Au moment où on se focalise sur le conflit artificiel que ne cesse de faire perdurer notre voisin de l’Est afin de tenter, en vain, de s’adjuger la suprématie maghrébine, l’opportunité de faire de cette entité complémentaire, à plus d’un registre, s’estompe d’une manière déplorable. Cette aubaine n’est pas encore fructifiée, quoique des efforts aient été déployés dans ce sens.
A ce propos il est loisible d’apprécier, à juste titre, le rôle médiateur de haute portée de voisinage que mène notre pays au service du dénouement du conflit libyen dont les antagonistes se sont concertés dans le site de Skhirate. D’autre part, on relèvera, non sans réjouissance, les propos amicaux que ne cessent de mettre en avant nombre de médias tunisiens à notre égard, en particulier l’excellente prestation marocaine, au niveau de la lutte contre le terrorisme et la du développement durable.
Il s’avère alors de se focaliser sur la nécessité de se pencher sérieusement sur les mécanismes de relance du rapprochement entre les cinq constituantes de cette entité régionales, aux multiples facteurs communs. Il serait aussi judicieux de mettre en évidence l’entrain et la dynamique que peuvent apporter les acteurs de la société civile, au côté des acteurs institutionnels, en termes de mutualisation des efforts, de conjugaison des énergies et de capitalisation des potentialités respectives.
En effet, il a été constaté que les liens d’amitié et de coopération trouvent beaucoup de mal à se tendre et se tisser, au regard des soulèvements qui ont secoué la Tunisie, la Lybie particulièrement. Emeutes populaires qui ont coûté la chute des régimes tyranniques des états correspondants, alors que le Maroc, pour sa part, faisant l’exception à travers la révolution du printemps démocratique, a connu pareillement des manifestations déchainées de ce que l’on appelle 20 février, mettant l’accent sur les réformes constitutionnelles et socioéconomiques à introduire.
Ceci étant, il convient aussi de souligner que la fermeture unilatérale des frontières entre l’Algérie et le Maroc n’arrange point les choses, d’autant plus que la gente militaire algérienne continue, dans le même sens, d’entraver le processus de la régularisation de l’affaire de l’intégrité territoriale nationale, en épousant manifestement la thèse des sécessionnistes pour des calculs hégémoniques. Le rôle donc de la diplomatie populaire, comme le font nombre de mouvements unionistes sahraouis, est de faire pression afin que les décideurs maghrébins aillent de l’avant, au service de leurs peuples mutuels, aspirant à la paix, la prospérité et le progrès.
Saoudi El Amalki