Accélérer la mise en place à Rabat d’un Bureau national d’ONU-Habitat

Le ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Abdelahad Fassi Fehri, a appelé, mardi à Nairobi, à accélérer les procédures de mise en place d’un bureau national d’ONU-Habita à Rabat, le Maroc ayant respecté l’ensemble de ses engagements dans ce cadre.

Dans un entretien avec la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour les établissements humains, Maimunah Sharif, en marge des travaux de la Première Assemblée d’ONU-Habitat, le ministre a tenu à assurer que l’accord siège signé le 11 mai 2016 à Rabat entre le gouvernement marocain et l’Organisation des nations unies, représentée par ONU-Habitat, relatif à l’établissement d’un bureau national d’ONU-Habitat à Rabat, a été approuvé récemment par le conseil de gouvernement, et que le Maroc a versé sa contribution financière pour la mise en place de cette institution onusienne.

L’objectif de la mise en place de ce bureau à Rabat est de renforcer davantage la coopération entre les deux parties, de manière à ce que le Royaume puisse bénéficier du soutien de l’ONU pour mettre en oeuvre ses politiques générales d’urbanisme et d’habitat mais aussi pour faire valoir son expérience dans ce domaine, a soutenu le ministre.

Pour sa part, Mme Maimunah s’est félicité de l’engagement sans faille du Maroc dans la mise en oeuvre du Nouvel Agenda Urbain et du Plan Stratégique d’ONU-Habitat.

Elle a aussi mis en avant l’exemplarité de la coopération entre ONU-Habitat et le Maroc qui s’est manifestée à travers l’organisation par le Royaume de plusieurs manifestations et conférences internationales, notamment la 22è Conférence Mondiale sur le climat (COP22) en novembre 2016 à Marrakech, ainsi que le 2ème forum ministériel arabe sur l’habitat et le développement urbain en décembre 2017 sur le thème « Mise en oeuvre du Nouvel Agenda Urbain dans la région Arabe ».

L’accord de siège signé, le 11 mai 2016 à Rabat entre le gouvernement marocain et ONU-Habitat, relatif à l’établissement d’un bureau national d’ONU-Habitat à Rabat, représente la structure juridique fondamentale qui encadre l’établissement d’un bureau national de cette institution onusienne dans le Royaume et définit les règles de base applicables aux locaux du bureau, ses fonctionnaires, les experts en mission et les personnes fournissant des services au bureau, rappelle-t-on. Cet entretien s’est déroulé en présence de la secrétaire d’Etat chargé de l’Habitat, Mme Fatna El K’hiel et de l’ambassadeur du Maroc au Kenya et représentant permanent du Royaume auprès de l’UNEP et ONU-Habitat, M. Mokhtar Ghambou.

Villes intermédiaires en allégeant la pression sur les métropoles

Fassi Fehri a également mis en avant le rôle d »‘équilibre » joué par les villes intermédiaires en allégeant la pression que connaissent les grandes villes, en proposant des solutions alternatives et en assurant l’immobilier et les infrastructures, ainsi que des conditions convenables sur le plan de la compétitivité et de l’attractivité.

Intervenant lors d’un Side events organisé par le ministère sur les «Villes Intermédiaires et réduction des inégalités sociales et spatiales : implémentation de la vision Habitat 2030 au Maroc» en marge de la 1ère Assemblée d’ONU-Habitat, le ministre a fait remarquer que les villes marocaines, bien qu’elles soient un espace de création de richesse, sont confrontées à de nombreux défis qualitatifs et quantitatifs », estimant que ces défis sont liés à la dynamique internationale basée sur la compétitivité, le processus d’ouverture et de libre échange, aux côtés d’autres problèmes délicats portant essentiellement sur la pauvreté, le chômage, l’exode rural, l’habitat insalubre, le transport, l’eau et la pollution.

Le grand défi pour les villes intermédiaires consiste à concilier entre les exigences et besoins ponctuels et les facteurs structurants tout en veillant à la préservation du cachet culturel qui caractérise chaque villes et chaque agglomération.

Il a rappelé, dans ce cadre, que le Maroc oeuvre aujourd’hui au renforcement de son arsenal d’outils de planification stratégique en milieux urbains, à travers l’élaboration notamment du schéma national de l’armature urbaine, un schéma, a-t-il dit, qui s’assigne entre autres objectifs, de transformer les villes intermédiaires en pôles de développement.

Pour sa part, la secrétaire d’Etat chargé de l’Habitat, Mme Fatna El K’hiel a soutenu que le rôle des villes intermédiaires et la réduction des inégalités sociales et spatiales constituent un sujet d’une importance capitale pour le Maroc où les villes représentent 2% de la superficie du territoire national, abritent 65% de la population du pays, représentant 75% du PIB et épuisant 70% des investissements.

Pour sa part, le maire de la ville de Chefchaouen et président du forum mondial des villes intermédiaires, Mohamed Sefiani, s’est interrogé comment transformer les agendas mondiaux d’urbanisme en actes concrets sur le terrain et qui auront un impact direct sur la population.
Pour lui, l’implémentation de ces agendas ne peuvent se faire sans la concertation et la consultation des acteurs locaux, qui sont en relation direct avec les besoins urgents et pressants des habitants.

Il a estimé que les villes intermédiaires qui abritent un tiers de la population mondiale « sont des espaces d’intermédiation ente les métropoles et le monde rural ».

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