Barassat: l’Etat a un rôle capital à jouer dans toute action de développement

LE PPS au Parlement: Colloque sur le financement de l’économie nationale

Le PPS est pour une plus grande implication du secteur bancaire dans l’œuvre de développement du pays dans le cadre d’un partenariat public-privé, aux termes duquel l’Etat se doit de jouer un rôle capital dans les opérations d’investissement, d’encadrement et d’orientation, a indiqué la députée Fatima Zahra Barassat, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS : PPS) à la Chambre des représentants.

Présentant la contribution de son groupement parlementaire au colloque national, organisé mercredi 29 janvier courant au Parlement sous le thème : « financement de l’économie nationale: vers un développement inclusif», Barassat a rappelé de prime abord que son parti, le Parti du progrès et du socialisme, aspire que le Maroc se dote d’un nouveau modèle de développement à même de lui permettre de réaliser une croissance économique nationale «rapide et soutenue».

Pour y parvenir, il est nécessaire de « mobiliser les propres ressources» du pays, ses atouts et ses capacités, tout en accordant un intérêt accru à l’économie sociale et solidaire, à l’emploi, et à l’auto-entreprenariat. De telles entreprises créées ainsi représentent les principaux acteurs du développement dans de nombreuses économies émergentes. Et ce dans le but d’éviter de noyer le pays dans des endettements extérieurs, à l’exception toutefois des investissements directs étrangers (IDE). Ce qui requiert d’insuffler une nouvelle dynamique dans la Bourse des valeurs, de procéder à la réforme du marché financier, de simplifier les procédures de financement et de prendre l’initiative de création d’un établissement de garantie publique qui sera chargé de financer les toute petites, les petites et les moyens entreprises.

Ce faisant, l’économie nationale doit compter sur un rôle d’investissement, d’encadrement et d’orientation capital de l’Etat, dans un cadre de complémentarité et de partenariat avec le secteur privé. Et ce dans le cadre d’une planification stratégique qui définit, de manière non statique mais adaptable, les perspectives et les objectifs du développement, le rôle des différents acteurs et les délais de réalisation pour maitriser la donne temps dont il faut constamment rappeler l’importance.

Dans le cadre de ce partenariat entre les secteurs public et privé, comme l’un des aspects des financements créés et performants, il importe d’accélérer le rythme de réalisation des projets et des principales réformes économiques, de les accompagner en donnant l’impulsion nécessaire à la réforme de la justice et de l’administration, d’assurer la probité et la transparence de la décision économique et d’œuvrer pour le renforcement du secteur privé sur des bases solides et sur la base de la responsabilité sociale de l’entreprise et du service public à présenter. Il est également nécessaire d’établir ce partenariat sur la base de la confiance réciproque pour l’ancrage d’instruments permanents de soutien à l’encouragement de l’investissement productif de la richesse et des opportunités d’emploi.

Le Maroc se doit donc d’accorder une plus grande importance au partenariat entre les secteurs public et privé, comme l’un des instruments des financements créés. Quelque 50 pc des pays dans le monde font appel à ce partenariat, compte tenu de son rôle dans le soutien et l’accélération du développement spatiale de manière harmonieuse. Une telle approche repose sur le partage du coût et des risques entre les secteurs public et privé. Elle permet aussi de tirer profit de la performance et de la dynamique marquant le secteur privé, d’étendre les services et les offres et d’accélérer la croissance.

Au Groupement du progrès et du socialisme, a-t-elle ajouté, l’on est donc convaincu que l’Etat a un rôle primordial dans l’édification d’une économie nationale productive et inclusive, compte tenu de la faible maturité du capital national. Car en dépit des soutiens qu’il reçoit de l’Etat sous différentes formes, le capital national s’oriente surtout vers les activités économiques en rapport avec l’immobilier, l’agriculture, le bâtiment, le tourisme et les services. Il n’ose s’aventurer que rarement dans le domaine industriel. Il ne s’implique qu’occasionnellement dans les pratiques concurrentielles comme il ne sait pas comment tirer profit des marchés qu’ouvrent devant lui les accords de libre échange.

Dans ce cadre, il faut reconnaitre que l’investissement public, qui a atteint des niveaux élevés du fait de l’ampleur énorme du manque social, économique et culturel, n’a pas pu dégager un rythme de croissance au niveau des attentes et des aspirations. Ceci est dû au fait que de nombreuses politiques publiques alimentent plutôt le système rentier sous toutes ses formes et manifestations, en particulier à travers les outils de soutien qui ratent le ciblage social sensé être la quintessence et la finalité de ces politiques.

L’on pense aussi au GPPS qu’il faut avoir à l’esprit, dans le cadre de cette œuvre de développement, la dimension écologique dans la production économique et de s’appuyer de plus en plus sur les opportunités qu’offre aussi bien l’économie verte et l’économie circulaire que l’économie bleue tout en continuant de s’appuyer de manière volontariste sur les énergies renouvelables, d’œuvrer pour la conservation des richesses du pays et pour la préservation des droits et de l’avenir des générations futures en ce qui concerne surtout les ressources hydrauliques, les richesses halieutiques et le couvert végétal.

Il est également à signaler que la réforme fiscale est l’une des principales portes d’entrée pour le financement de l’économie, outre son rôle dans la redistribution de la richesse et la réalisation de la justice sociale. Ce qui requiert l’élargissement de l’assiette fiscale et le renforcement de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale et la mise en œuvre du principe de l’égalité des citoyens devant les charges publiques en application des dispositions constitutionnelles.

Il ne fait pas de doute que le Maroc compte désormais sur le rôle national et fondamental que le secteur bancaire est en mesure de jouer, conformément à une nouvelle vision pour son implication dans le processus de la croissance économique et le financement de l’économie nationale, à travers la facilitation et la simplification de l’accès à l’investissement pour appuyer les projets et les entreprises. Surtout que le secteur bancaire marocain a fait preuve de sa solidité et de sa résilience contre les fluctuations économiques. Il a réussi aussi à occuper une place importante au niveau africain comme il participe dans le soutien et le renforcement de l’économie nationale.

L’organisation du colloque « Financement de l’économie nationale: vers un développement inclusif » intervient en fait dans le droit fil du discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l’ouverture de l’actuelle année législative, dans lequel le Souverain avait notamment appelé le secteur bancaire national à une implication positive plus consistante dans la dynamique de développement du pays.

Ont pris part à ce colloque  outre des parlementaires, les présidents des deux Chambres parlementaires, le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’Administration, le Wali de Bank Al-Maghrib, le président du groupement professionnel des banques marocaines, le président fraichement élu de la confédération générale des entreprises du Maroc et d’autres acteurs.

M’Barek Tafsi

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