La fiscalité a stimulé la baisse des taux mais…

Pour cette semaine, nous allons nous attarder sur les chiffres des finances publiques au premier trimestre 2019, importants pour appréhender l’évolution des taux d’intérêt et pour comprendre l’atonie perçue au niveau des investissements.

Ainsi, le Trésor a affiché au premier trimestre, un déficit de 3,6 milliards de DH, en baisse de 63% (- 6,2 milliards de DH).

Cette baisse du déficit budgétaire a donc contribué au recul des levées nettes du Trésor au premier trimestre. Ainsi, durant cette période, le Trésor a eu recours au marché des adjudications pour un montant net de 9,2 milliards de DH contre 11,8 milliards de DH, un an auparavant. Cette tendance en plus de la sortie attendue à l’international, explique la baisse des taux des bons de trésor, qui a notamment atteint près de 20 points de base sur le segment moyen et long terme.

Quant à la baisse du déficit budgétaire, celle-ci a été corrélée à l’essor des recettes fiscales qui ont augmenté au premier trimestre, de 4,7 milliards de DH (+8,6%) grâce à une hausse de l’IR de 970 millions de DH (+9,2%), de la TIC de 1,4 milliards de DH (+24,6%) et à une contribution de 1,9 Mrd DH de la Contribution Sociale de Solidarité sur les bénéfice. En effet, la maîtrise des dépenses ordinaires n’est pas encore au rendez-vous avec une augmentation de 3,6 milliards de DH (+6,6%).

Cette hausse des recettes fiscales augmente ainsi mécaniquement la pression fiscale. Ainsi, l’effort fiscal demandé aux contribuables peut être l’une des explications du climat d’atonie au niveau de l’économie. Ceci est d’autant plus vrai que les perspectives vont plutôt dans le sens d’une hausse de la pression fiscale car le FMI estime le potentiel de hausse de la fiscalité à 0,8% du PIB d’ici 2020 et à 1,3% du PIB à moyen terme, grâce à l’élimination de certaines incitations fiscales, l’alignement des taux de la TVA et le recouvrement de l’IR au niveau des professions libérales ainsi que la hausse de l’imposition foncière.

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