Crise de la Samir
Khalid Darfaf
Il semblerait que rien ne va stopper la mobilisation du front local de suivi de la crise de la Samir qui demeure déterminé à poursuivre son combat afin d’obtenir gain de cause.
Ainsi, samedi 2 juillet, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Mohammedia pour dénoncer les faux-fuyants de l’Exécutif concernant le dossier de l’unique raffinerie nationale du Royaume.
Il faut dire que ce sit-in s’inscrit dans le cadre du plan d’action militant fixé par les membres du Front qui est composé de plusieurs formations politiques, syndicats et associations de la société civile.
Placé sous le signe «non à la fermeture de la Samir et non à la cherté des prix des hydrocarbures», les manifestants ont scandé des slogans hostiles au gouvernement.
«On est en face d’un gouvernement sans scrupule», a martelé Elhoussine Elyamani, coordinateur du front local de suivi de la crise de la Samir, tout en critiquant acerbement l’absence de toute vision stratégique des ministres de l’actuel exécutif.
Comme quoi, l’approche comptable, voire techniciste à laquelle font appel les décideurs, notamment la ministre de l’Economie et des finances aura des conséquences néfastes et ne sert, en fin vde compte, que les intérêts du lobby financier, a-t-il affirmé.
«Après la privatisation, on assiste aujourd’hui un processus de contrôle du marché», a-t-il souligné avec insistance. «L’objectif escompté après la cessation des activités de la Samir est celui d’étouffer systématiquement les petites entreprises de distribution», a-t-il poursuivi.
Abondant dans le même ordre d’idées, le militant syndical s’est attelé dans son intervention sur le rôle de l’Etat qui, malheureusement, se désengage de plus en plus des secteurs sociaux afin d’assouvir la cupidité des détenteurs des capitaux.
Contrairement aux déclarations des ministres responsables indiquant que la Samir ne résoudra point la question de la cherté des hydrocarbures, Elhoussine Elyamani leur a retoqué que «l’entreprise dispose des capacités qui lui ont permettre de démarrer dans 8 mois seulement, avec la mobilisation d’une enveloppe budgétaire ne dépassant pas les 2 MMDH pour effectuer les travaux de la maintenance. » Autrement dit, l’entreprise est capable de subvenir aux besoins du marché en matière du Kérosène, le bitume, le fuel, entre autres, a-t-il clarifié.
Qui plus est, la Samir pourrait satisfaire 50% du besoin du marché national en gasoil. D’ailleurs, le gouvernement est appelé à s’inspirer de ce qui se passe ailleurs, où plusieurs Etats de par le monde ont commencé a ressuscité le raffinage , comme c’est le cas de la France ou encore le Mexique qui a démarré des tests sur les installations d’une nouvelle raffinerie en vue de s’assurer l’autosuffisance. Cela étant, la souveraineté énergétique doit figurer au cœur de l’agenda gouvernemental, a-t-il laissé entendre.