Le torchon brûle à nouveau entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie

Attendons pour voir…

 Nabil El Bousaadi

Bien que les ministres des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie soient attendus, lundi prochain, à Washington, pour la tenue de négociations sous le parrainage du Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à l’effet de mettre fin à un conflit qui a fait plusieurs centaines de morts ces derniers mois et que, la semaine dernière, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian s’étaient engagés, en présence du président russe Vladimir Poutine, à « ne pas recourir à la force », les deux pays se sont mutuellement accusés, ce lundi, de nouveaux incidents à la frontière.

Pour rappel, depuis la guerre qui en opposant les deux pays durant l’automne 2020 avait fait plus de 6500 tués et qui n’avait été arrêtée que grâce à un cessez-le-feu parrainé par Moscou, les deux anciennes républiques soviétiques du Caucase mènent de très difficiles pourparlers de paix même si l’Union européenne a réuni, à plusieurs reprises, à Bruxelles, le Premier ministre arménien et le président de l’Azerbaïdjan et que les Etats-Unis avaient déjà convié en septembre dernier les chefs des diplomaties des deux pays ; une initiative que la Russie avait vu d’un mauvais œil dès lors qu’en considérant le Caucase comme relevant de son pré-carré, elle soupçonne les occidentaux de vouloir la concurrencer dans sa propre zone d’influence en profitant du fait qu’elle est occupée par son « opération spéciale » contre l’Ukraine.

Pour rappel, en septembre dernier, les combats entre les deux pays avaient fait quelques 286 morts des deux côtés alors même que tout le monde croyait que l’accord de paix qui avait été signé en Janvier 2021, sous l’égide de Moscou, entre Bakou et Erevan et qui avait démontré la grande influence de la Russie dans la région, allait mettre un terme au conflit qui oppose les deux anciennes républiques soviétiques du Caucase au titre du contrôle de l’enclave montagneuse du Haut-Karabakh peuplée majoritairement d’arméniens qui, avec l’aide d’Erevan, avait fait sécession de l’Azerbaïdjan au début des années 1990 avant de proclamer son indépendance après la chute de l’URSS.

Mais qui donc, cette fois-ci, a été le premier à dégainer dans la nuit de dimanche à lundi ? Difficile de le dire dès lors qu’à en croire le communiqué du ministère arménien de la Défense, ce sont « des unités des forces azerbaïdjanaises (qui) ont ouvert le feu sur des positions arméniennes situées dans le secteur oriental de la frontière » sans faire de victimes alors que le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait état, de son côté,  de tirs effectués par les forces arméniennes sur des positions azéries à l’aide d’« armes légères de différents calibres » mais qui n’ont pas fait de victimes. 

Sans vouloir chercher la réponse à cette question mais en se contentant de continuer à jouer, comme à son accoutumée, son rôle d’arbitre, dans cette région, le Kremlin a appelé les capitales des deux pays à « se garder de toute action qui pourrait conduire à une escalade des tensions ».

Est-ce que Bakou et Erevan vont se plier aux injonctions de Moscou alors que le conflit qui les oppose depuis 1990 a déjà fait, à ce jour, plus de 36.000 morts ?

Attendons pour voir…

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