Il ne fait pas de doute que le secteur de l’habitat est souvent parasité par les prédateurs du foncier. Les promoteurs immobiliers censés faire montre de civisme envers ce domaine vital, sont, par contre, tentés par des pratiques illicites qui génèrent des revenus faramineux.
Certes, de gros efforts ont été déployés, durant cette dernière décennie, en termes de généralisation et de diversification de l’offre en direction de la petite et moyenne souche sociale. Le programme national de l’éradication des bidonvilles, l’intérêt sensible, porté aux constructions menaçant ruine, la restauration des sites caducs, notamment dans les cités impériales…sont autant de mesures prises dans le sens de la mise en place de suffisamment de domiciles décents et adéquats, dans un cadre plus agréable.
Cependant, il va sans dire que cette ébauche, aussi ambitieuse soit-elle, s’affronte à moult embûches lors de l’exécution, en particulier au niveau de la régularisation de l’assiette foncière, de la spéculation qui ne cesse de proliférer dans le secteur, de l’exorbitance tarifaire abusive des lots et des logements…Encore un long chemin à parcourir dans le secteur qui semble, néanmoins, sortir progressivement son épingle du jeu, ces derniers temps, en dépit des contraintes et handicaps y afférents. La déclinaison de la nouvelle stratégie de l’habitat qui vient d’être rendue publique, à l’occasion du conseil national de l’habitat, conforte bien cet entrain volontariste. Non moins de six fondements phares de cette feuille de route, ont été épluchés, en concertation avec tous les acteurs des collèges du secteur.
Tout d’abord, on retiendra , non sans satisfaction, l’augmentation de l’offre foncière et la régulation de son accroissement, avec une meilleure instauration des plans d’aménagement adaptés à la cadence de la croissance urbaine. A cet effet, il est également question d’harmoniser l’offre avec la demande, en usant d’une approche plutôt territoriale et en bénéficiant du soutien de l’Etat, plus spécialement en matière de défiscalisation. D’autres part, on préformera encore davantage les programmes de résorption des demeures insalubres et de prévention des constructions précaires. Ces performances à plusieurs proportions seront acquises par l’implication du secteur privé, d’une manière étroite et synergique, dans le cadre du recentrage ciblé de la production foncière et du recyclage des terrains publics dormants.
Enfin, il s’agit d’encadrer, de contrôler, de qualifier et intégrer la notion environnementale dans toutes ces mesures afin de promouvoir la qualité et la verticalité, en renforçant le fonctionnement des guichets uniques, tout en mettant en œuvre un écosystème renfermant toutes les filières du secteur.