Lions de l’Atlas
Oussama Zidouhia
La légende du football marocain, Mustapha Hadji, mis de côté par la Fédération Royale Marocaien de football et lapidé par la toile depuis son départ, a finalement décidé de contre-attaquer, en accordant un entretien au média AlYaoum 24, dans lequel il revient sur plusieurs sujets fâcheux.
En effet, l’ancien entraîneur adjoint de Vahid Halilhodziç, qui a également travaillé sous les ordres d’Hervé Renard ou encore Badou Zaki, est devenu persona non grata aux yeux des supporters marocains à cause de plusieurs rumeurs concernant son limogeage.
Tout d’abord, Hadji a tenu à mettre les choses au clair concernant sa relation avec les joueurs, en précisant qu’il n’a en aucun moment influencé les choix du sélectionneur, même s’il s’y oppose :
«Je vous suggère d’appeler les joueurs en question. Je suis prêt à une confrontation. Aucun d’entre eux ne vous dira qu’il a eu un jour le moindre problème avec moi. Je suis souvent en contact avec les joueurs. Ils m’appellent et me demandent conseil. Etant leur aîné, je me fais une joie de les orienter sur certains choix. Aux rassemblements, quand l’entraîneur s’exprime en français, langue qu’ils ne maitrisent pas, je leur traduis en anglais».
Avant de continuer : «40 millions de Marocains veulent voir ces joueurs en équipe nationale (Ziyech-Mazraoui-Hamdallah), je ne vois pas pourquoi on leur refuse cela. Parce qu’après tout, on travaille pour le Maroc et les Marocains, et on est censé répondre à leurs exigences et ne pas aller à contre-courant».
« Hakim Ziyech venait avec sa mère, il lui payait le billet d’avion de sa poche pour qu’elle puisse venir en sélection avec Mazraoui et ses amis. Il a son propre caractère qui peut sembler à l’opposé de ce que veut l’entraîneur, mais c’est le caractère qui forge le joueur et lui donne ce plus qui fait la différence sur le terrain».
Souvent pointé du doigt pour son rôle d’adjoint fantôme, Hadji a tenu à répondre en prenant exemple sur Guardiola : «Connaissez-vous l’adjoint de Pep Guardiola? Personne n’entend parler de lui, parce que c’est ce dernier qui décide».
Le Ballon d’or africain en 1998 est également revenu sur les rumeurs qui l’ont touché lui et sa famille, en confirmant sa volonté de vouloir engager des poursuites judiciaires à l’encontre des personnes coupables de la création de ses fausses informations:
«On m’a traité de « samsar », de voleur, etc. C’est arrivé jusqu’à l’oreille de mon fils de 10 ans et de ma mère qui en a été beaucoup affectée. »
Pour Hadji, un entraîneur d’un certain âge aura du mal à comprendre ses joueurs, car le décalage entre les deux générations reste important : « Un entraîneur qui a plus de 60 ans en ce moment, c’est difficile. Il y a une grande différence d’âge entre les joueurs et l’entraîneur. Nous devons avoir un entraîneur national marocain à l’avenir ».
Avant de clôturer son entretien en clarifiant sa relation avec le patron du football national, Fouzi Lekjaa : «Avant son arrivée à la tête du football national, beaucoup de joueurs de l’étranger avaient peur de venir jouer en équipe nationale. Il y avait presqu’ un vide à tous les niveaux. Maintenant, tous rêvent de défendre les couleurs nationales. Je suis redevable à M. Lekjaa pour la confiance qu’il a faite en moi et l’occasion qu’il m’a donnée d’aider, selon mes moyens, mon pays. »