Où en est la réactivation de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien?

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

«Nous saluons les discussions constructives qui ont eu lieu à Vienne et la participation positive de toutes les parties jusqu’à présent  (…). Nous avons fait des progrès mais il reste beaucoup à faire (…) Nous condamnons les mesures de quelque acteur qu’elles viennent qui conduiraient à une escalade et pourraient mettre en danger les progrès enregistrés».

C’est ce qui ressort du communiqué signé, ce mercredi, par les représentants des ministères des Affaires étrangères de l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, co-signataires avec la Russie, la Chine et l’Iran de l’accord de Juillet 2015 encadrant le programme nucléaire iranien en marge des réunions qu’ils tiennent à Vienne, depuis le début du mois d’Avril, à l’effet de réactiver l’accord précité et, surtout, d’encourager «toutes les parties à saisir l’opportunité diplomatique qu’elles ont devant elles» pour permettre à Washington d’y retourner et à l’Iran de respecter pleinement les engagements auxquels il avait souscrit avant le retrait américain en 2018.

Force est de reconnaître, toutefois, que l’explosion, qui s’était produite le dimanche 11 Avril au sein de la centrale nucléaire iranienne de « Natanz » et qui avait été immédiatement imputée, par les autorités iraniennes, à l’Etat Juif, n’a pas contribué à «faciliter les choses» car, quelques jours après, Téhéran a officiellement déclaré avoir répondu au «terrorisme nucléaire» israélien en commençant à produire de l’uranium enrichi à près de 60%, se rapprochant, ainsi, des 90% nécessaires à une utilisation militaire.

Si donc Berlin, Paris et Londres ont jugé cette annonce contraire à «l’esprit constructif» des négociations, Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères y a vu, pour sa part, une «provocation» qu’il s’agit de prendre «très au sérieux» et appelé, à ce titre, tous les signataires de l’accord de Vienne à la rejeter car elle «remet en question le sérieux de l’Iran en ce qui concerne les pourparlers, tout comme elle souligne l’impératif de revenir à un respect mutuel de l’accord».

Mais si, de l’avis du président américain Joe Biden, la décision prise par l’Iran n’aide «pas du tout à sortir de l’impasse» et constitue une nouvelle « entorse » faite par la République islamique à ses engagements internationaux, il est clair que, pour le régime des Mollahs, les sanctions américaines qui lui sont encore imposées ne sont pas là, non plus, pour faciliter le dialogue entre les deux parties. Autant dire que la question nodale de ces pourparlers a trait à la détermination des sanctions qu’il conviendrait de lever, en premier lieu, pour que l’Iran revienne au plein respect de tous les engagements pris dans le cadre du JCPoA en Juillet 2015.

C’est donc, comme l’a affirmé, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, parce qu’elle est convaincue qu’elle aura à faire face «à un long et difficile processus» que l’administration américaine a dépêché, à Vienne, un responsable de haut rang en la personne de Rob Malley.

Que dire pour terminer sinon que la réactivation de l’accord de Juillet 2015 encadrant le programme nucléaire et balistique de l’Iran est davantage  tributaire d’une levée des sanctions américaines imposées à Téhéran que de «l’importance» des négociateurs dépêchés à Vienne ? Alors, attendons pour voir…

Related posts

Top