La mosquée de Harlem Est
Par Karim Aouifia – MAP
En plein cœur de Manhattan, le centre névralgique de la mégapole new-yorkaise, se dresse en toute majesté la mosquée de Harlem Est avec son dôme vert et son minaret qui gratte le ciel.
Sur le fameux 3è avenue qui traverse Manhattan, précisément au Riverside Drive, se situe cette mosquée devenue au fil des années la destination de prédilection pour tout musulman en quête de quiétude et d’élévation spirituelle.
La dimension sublime que représente cet édifice new-yorkais prend toute son ampleur en ce mois sacré de Ramadan, avec des fidèles intrinsèquement attachés à la tradition musulmane et à ses vertus de paix et de modération.
Faisant partie du grand centre culturel islamique de la Grande Pomme, l’édifice religieux a vu le jour au milieu des années 60 dans le but éminemment noble de servir une communauté musulmane diversifiée faite essentiellement d’immigrants de plus de 40 nationalités. Elle fut la toute première mosquée à New York.
Au commencement, la mosquée a été conçue pour subvenir aux besoins religieux des musulmans établis à Manhattan, mais au fil des années, elle s’est métamorphosée en une « citadelle » prisée par une communauté qui fuse des cinq arrondissements de New York.
Son rôle et celui du centre culturel dont il fait partie a pris de l’ampleur d’autant plus qu’une grande partie des musulmans qui débarquent aux Etats-Unis commencent souvent l’aventure américaine par la métropole new-yorkaise. Elle est leur “porte d’entrée” à l’American Dream.
En effet, le nombre de musulmans vivant dans la plus grande ville américaine est estimé entre 1 million et 1,1 million, un chiffre qui ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre.
Au-delà de sa fonction en tant que lieu de culte, la mosquée de Harlem Est constitue, auprès de l’opinion publique américaine et des médias, une source d’informations “vérifiées et véridiques” sur l’Islam, sa philosophie, sa culture et ses enseignements.
Il s’agit “d’un endroit que des milliers d’étudiants, de membres d’organisations interconfessionnelles et du clergé viennent visiter. Nous recevons chaque année près de 30.000 visiteurs non musulmans, représentants des ONGs, des écoles, des universités et de groupes interconfessionnels en visite aux Etats-Unis, dans le cadre des programmes du Département d’État américain”, indique Sheikh Chernor Jalloh, Imam de la mosquée.
Il constitue aussi un lieu de rencontres pour promouvoir l’entente, la compréhension, le vivre-ensemble et la cordialité entre musulmans et non-musulmans, peut-on lire sur le site électronique du centre.
“Notre rôle est d’inculquer les préceptes de l’islam authentique aux Américains, de leur tendre la main et de leur apprendre que l’Islam est une religion parfaite, valable pour tous les hommes, tous les lieux et tous les temps”, relève encore Sheikh Jalloh.
L’impact du rôle de la mosquée se fait sentir chez les visiteurs et les fidèles qui recourent, de manière régulière, à ce lieu de culte pour puiser dans sa source de quiétude et de savoir.
De son expérience dans cette mosquée, A.K, une Américaine de Brooklyn garde un bon souvenir. « J’ai assisté avec une amie et mon cousin à la prière du vendredi. Nous étions chaleureusement accueillis par les fidèles”, écrit A.K dans un post sur la page Wikipédia dédiée à la mosquée de Harlem Est.
“Je me rappelle d’un prêche d’où jaillit les valeurs de paix et les bénédictions”, poursuit-elle.
Même son de cloche chez Aella de Montréal qui se souvient, le temps d’un déplacement à New York, d’une expérience « complètement sereine” dans un lieu de calme, de paix et de quiétude où se côtoient des fidèles de différents horizons et origines.
Aussi, la mosquée de Harlem Est, à travers son centre, est activement engagée auprès des membres de la communauté musulmane qui ont besoin de l’aide et de l’assistance.
“Nous avons toujours été très actifs pour aider les nécessiteux. En tant qu’organisme de bienfaisance, le centre fait don de 25.000 dollars tous les trois mois”, relève l’Imam de la mosquée, ajoutant que le centre coopère avec ICAN Relief (Cercle islamique d’Amérique du Nord), “à qui nous octroyons un montant de 25.000 dollars chaque trimestre, pour le répartir sur les nécessiteux sur une base mensuelle”.
Après plus de deux années marquées par une crise sanitaire inédite née de la pandémie du coronavirus et son impact sur le bien-être des communautés, les musulmans de New York retrouvent dans la mosquée de Harlem Est un rempart qui leur épargne les tribulations du temps et une source inépuisable de spiritualité et de quiétude.