Elaboré par un comité composé de cadres DGAPR, du ministère de la Santé et du CNDH
Un guide sur la gestion des grèves de la faim au sein des établissements pénitentiaires a été présenté, mercredi à Rabat, avec pour objectif de normaliser et standardiser le traitement de ces situations.
Elaboré sous la supervision d’un comité technique composé de cadres issus de la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), du ministère de la Santé, du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et de la présidence du ministère public, le guide constitue un cadre de référence qui normalise et standardise les procédures de gestion de ces cas en interne, au sein des établissements pénitentiaires, et en externe, avec les différents acteurs concernés.
Le document met en place une vision pour une prise en charge multidisciplinaire globale et intégrée, administrative et médicale avec partage d’informations interinstitutionnelles, dans lequel s’inscrivent toutes les approches notamment la santé, les droits humains, l’environnement législatif, les règles éthiques et déontologiques.
Dans une déclaration à la presse, la présidente du CNDH Amina Bouayach a relevé que ce guide est le résultat d’une réflexion collective menée avec la DGAPR et le ministère de la Santé, notant qu’il apporte un outil efficace pour la gestion des grèves de la faim dans les prisons.
« Ces cas ne se ressemblent pas. Nous essayons d’élaborer ensemble des réponses à chaque cas », a souligné Mme Bouayach, faisant savoir que parmi les domaines d’intervention du CNDH, figure notamment la garantie de la protection du droit à la vie du détenu, en plus de l’aspect de la médiation dans le but de trouver des issues à ces situations.
De son côté, le chef de la division des soins de santé au sein de la DGAPR, Taoufik Abtal, a indiqué que ce guide constitue un algorithme et un outil scientifique définissant clairement la responsabilité et les domaines d’intervention de chacune des parties concernées et ce, tout au long de la durée de la grève de la faim, en fixant, à titre d’exemple, « le moment opportun pour le transfèrement du détenu à l’hôpital et ce, en fonction de la gravité de son état de santé ».
En vertu de ce document, quand un détenu est admis au sein d’un établissement de soins, il est pris en charge par les cadres de Santé dans le plein respect de l’éthique et de la déontologie et de la dignité du pensionnaire, qui est considéré en tant que patient et non comme détenu gréviste de la faim, a poursuivi M. Abtal, expliquant, qu’au cas où la personne concernée refuse de recevoir les soins, elle sera désormais maintenue au sein de l’hôpital, qui est le lieu adéquat pour la prise en charge de ce genre de cas.
Le guide a été élaboré selon une approche centrée sur la personne, dans le plein respect de la législation et des spécificités nationales, des principes éthiques, et du droit international.
Il repose sur les principes directeurs internationaux, notamment ceux stipulés par la Décélération de Malte, basée sur le principe du respect des droits des détenus, la préservation de leur dignité et la garantie de leur sécurité physique.
Le document a été conçu en partenariat avec la Commission internationale de la Croix rouge et en concertation avec les différentes parties prenantes, dont des représentants de la société civile, des experts et des avocats.