Académie du Royaume du Maroc
Mohamed Nait Youssef
Un ouvrage majeur ! Une référence extrêmement importante braquant les lumières sur l’Histoire du Maroc. «Pour une Maison de l’Histoire du Maroc», le beau livre de l’Académie du Royaume du Maroc fraîchement édité chez la Croisée des Chemins a été présenté mercredi 24 février à Rabat.
Ce livre fédérant une belle brochette de plumes, d’auteurs et de chercheurs marocains est un éclairage sur l’Histoire millénaire ainsi que la mémoire collective et commune du pays dans sa diversité, sa richesse et sa profondeur.
L’Académie du Royaume du Maroc, explique Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpétuel, connait un changement institutionnel après la publication de la loi n°74.19 relative à la réorganisation de l’Académie du Royaume au Bulletin officiel du 9 février 2021.
Ce nouveau statut permettra le développement des historicités de notre pays après avoir affilé l’Institut royal de la recherche en histoire du Maroc à l’Académie, a-t-il expliqué. L’histoire aura, a-t-il ajouté, une place prépondérante dans les activités de cette institution, car elle constitue l’un des fondements de notre identité nationale et un pilier de notre civilisation spécifique. « Nous sommes entrain de construire un cumul grâce aux études universitaires et les initiatives des institutions productives et soutenant la connaissance et la culture historique dans notre pays », a-t-il fait savoir.
Le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc s’est interrogé également sur le « recul de l’histoire dans l’université et l’école dans une ère marquée par la demande sociale de toutes les productions relatives à la mémoire et le passé. Selon lui toujours, il faudrait questionner l’Histoire dans le contexte de la mondialisation et de l’évolution technologique des médias et communication dans un environnement régional et international marqué par des changements profonds sur tous les niveaux. «Le domaine de l’Histoire est ouvert à tous les acteurs qui en profitent parfois à des fins idéologiques ou personnelles», a-t- il alerté.
Et pour contribuer au rayonnement et la diffusion de la connaissance historique et la promotion de l’histoire du Maroc, l’Académie du Royaume du Maroc publie cet ouvrage collectif sur l’histoire du Maroc qui sera un outil pour les universitaires et le grand public à la lumière de ce que connait l’écriture historique en matière des révisions méthodologiques et conceptuelles à travers le monde, a-t-il indiqué.
En outre, c’est à travers des archives, des photographies rares, des illustrations et des textes, que le lecteur de ce beau livre rédigé en deux langues arabe et français; aura une idée assez large sur l’Histoire du Maroc. Un vrai voyage dans les tréfonds, dans le passé, dans la mémoire!
Par ailleurs, les amoureux de la culture, du patrimoine et de l’Histoire auront le privilège de découvrir entre les pages, le rapport des marocains avec la mer, le patrimoine religieux du Maroc, les représentations des «communautés berbères du Maroc », la question patrimoniale au Maroc, le couscous, les communautés juives du Maroc et bien d’autres sujets riches que variés.
Il s’agit d’un travail de plusieurs années, souligne Driss El Yazami ayant préfacé le livre.
«Nous vivions depuis des décennies un tournant dans l’histoire. Cet ouvrage consacre un dynamisme académique marocain », a-t-il précisé.
Selon lui, il y a un frémissement dans la société marocaine qui demande de plus en plus l’Histoire et un éclairage sur son histoire complexe diversifiée et d’une richesse extraordinaire. Driss El Yazami a évoqué l’histoire des marocains vivants ailleurs ainsi que celle des femmes. Cette Maison de l’Histoire du Maroc, dit-il, doit à la fois accompagner le mouvement scientifique et académique et répondre à cette soif d’histoire.
De son côté, Mohammed Kenbib, coordinateur scientifique de l’ouvrage a souligné qu’au Maroc, comme dans de nombreux autres pays, est devenu depuis quelques années l’objet d’une «demande sociale» accrue et multiforme. Toutefois, la création d’une Maison de l’Histoire du Maroc (MHM), a-t-il expliqué, sera «une institution d’envergure mettant l’histoire à la portée de tous serait en effet de nature à contribuer, notablement à la satisfaction de la «demande sociale» en la matière.
Et ce par la mobilisation des savoirs acquis, l’impulsion de la recherche, la quête de moyens didactiques et pédagogiques appropriés, l’exploitation des possibilités qu’offrent le progrès technologique et numérique, et bien d’autres».