La honte régionale !

On ne cessera jamais de revenir, au risque de se répéter, sur ce que l’on peut communément qualifier de «folie du temps». Les frontières maroco-algériennes sont toujours hermétiques, depuis plus d’une décennie, à la grande exaspération des communautés mitoyennes.

Insensé, révoltant et condamnable ! Deux pays voisins aux intérêts communs inestimables se barrent leurs accès terrestres. Jamais une absurdité pareille ne s’est produite entre deux nations en paix, tel que le font l’Algérie et le Maroc. Manifestement, c’est bien les galonnés d’Alger qui continuent à le faire, alors que toutes les entités rapprochées de la planète s’attellent à resserrer les rangs pour mener mutuellement les grands enjeux de leur pays.

Depuis longtemps, Rabat ne cesse d’en faire l’écho à travers sa diplomatie officielle et populaire. De l’autre côté, les voix sensées n’arrêtent pas non plus de dissuader la junte militaire. En fait, l’échange en termes socioéconomiques est incontestable entre deux peuples dont les besoins se font ressentir, de part et d’autre.

Cependant, au-delà des partages strictement bilatéraux qui combleront sans doute les nécessités mutuelles, il y a lieu de disséquer la problématique régionale dans sa globalité. Il n’en demeure pas non plus évident que les mirages du Sahara attisent les convoitises hégémoniques des artificiers algérois, au moment où la sécrétion des courroies fantoches n’est plus en vogue, face aux crises et périls qui se faufilent sans relâche dans les fissures des communautés désunies.

A présent, devant ces grands défis qui ne font que s’accroître de plus belle, on ne cherche plus à faire cavalier seul dans le guêpier de la mondialisation soutenue.

L’Europe se galvanise davantage, les dragons de l’Orient se cristallisent sans répit, l’Amérique toujours en position de force…, tous se refont une santé pour s’approprier le bien-être de leurs peuples et surtout, faire face aux dangers qui les guettent en constance. Seule l’Afrique continue à gémir sous l’étau de la dispersion et la dérive. Cette velléité déconcertante ravive, en conséquence, les prédateurs du terrorisme ; car c’est de charognes que se nourrissent les hyènes des steppes.

Le Sahel et le Sahara en sont des refuges des plus propices afin de divulguer leur diktat et déverser leur haine. A voir leur propagation sévir dans ces lieux vulnérables, pareil à des trainées de poudre, l’amoncellement en groupuscule s’avère une réelle autodestruction systématique.

Dans ce sens, la réouverture des frontières, dictée désormais par les conjonctures actuelles de la région, ne serait plus l’apanage tyrannique des généraux d’Alger, mais un droit légitime et impérieux des peuples avoisinants, aspirant à la cohabitation, l’entraide et la prospérité. C’est une évidence qu’Alger ne saurait occulter!

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