Paradoxal, impensable ! Deux pays voisins aux intérêts communs se bâillonnent leur accès terrestre. Jamais une absurdité pareille ne se produit entre deux nations en paix. Manifestement, c’est bien les galonnés d’Alger qui continuent à le faire, alors que toutes les entités voisines de la planète s’attellent à resserrer les rangs pour mener mutuellement les grands enjeux globalisés. Depuis longtemps, Rabat ne cesse d’en faire l’écho à travers sa diplomatie officielle et populaire.
De l’autre côté, les voix sensées n’arrêtent pas non plus de dissuader la junte militaire, notamment certains leaders politiques qui n’ont jamais cessé de lancer un appel de réouverture des frontières pour «mettre à contribution l’expertise de la main-d’œuvre marocaine en matière d’agriculture».
En fait, l’échange en termes socioéconomiques est incontestable entre deux peuples dont les besoins se font ressentir de part et d’autre. Cependant, au-delà des partages strictement bilatéraux qui combleront, sans doute, les nécessités respectives, il y a lieu de disséquer la problématique régionale dans sa globalité. Il n’en demeure pas non plus évident que les mirages du Sahara attisent les convoitises hégémoniques des artificiers algérois, au moment où la sécrétion des courroies fantoches n’est plus en vogue face aux crises et périls qui se faufilent sans relâche dans les fissures des communautés désunies.
A présent, devant ces grands défis qui ne font que s’accroitre de plus belle, on ne cherche plus à faire cavalier seul dans le guêpier de la mondialisation soutenue. L’Europe se galvanise davantage, les dragons de l’Orient se cristallisent sans répit, l’Amérique toujours en position de force…, tous se refont une santé pour s’approprier le bien-être de leurs peuples et surtout, pour faire face aux dangers qui les guettent en constance. Seule l’Afrique continue à gémir sous l’étau de la dispersion et la dérive. Cette velléité déconcertante ravive, en conséquence, les prédateurs du terrorisme, car c’est dans la charogne que se nourrissent les hyènes des steppes.
Le Sahel et le Sahara en sont des refuges des plus propices, afin de divulguer leur dogme et déverser leur haine. A voir leur propagation sévir dans ces lieux vulnérables, pareille à des trainées de poudre, l’amoncellement en groupuscules s’avère une réelle autodestruction systématique. Le grand salut réside inéluctablement en le recouvrement de l’unité africaine, forte et raffermie, à commencer par le renforcement de l’Union Maghrébine dont l’apport serait pionnier sur tous les plans.
Dans ce sens, la réouverture des frontières, dictée désormais par les conjonctures actuelles de la région, ne serait plus l’apanage tyrannique des généraux d’Alger, mais un droit légitime et impérieux des peuples avoisinants, aspirant à la cohabitation, l’entraide et la prospérité. C’est une évidence qu’Alger ne saurait occulter indéfiniment!