Situation épidémiologique du covid-19
Ouardirhi Abdelaziz
Apres une accalmie au cours de laquelle la propagation du virus Covid était très faible, ce qui a suscité énormément d’espoir au sein de la population, les Marocains ont retrouvé peu à peu une vie normale avec la réouverture des moquées, des restaurants, des cafés, des salles de sport, des écoles, des transports en commun, l’ouverture des frontières, des hôtels…Voila que depuis quelques jours, le nombre de cas Covid-19, enregistrés par les services compétents du ministère de la Santé, repartent à la hausse avec 425 nouveaux cas pour la seule journée du vendredi 3 juin et 438 cas le samedi 4 juin 2022. Ce qui suscite naturellement de sérieuses inquiétudes.Al Bayane fait le point avec Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique du ministère de la Santé.
Quelle explication donnez-vous à ces augmentions des nouveaux cas Covid-19 ?
Ces augmentations des nouveaux cas covid, sont en relation avec une petite vague. On peut dire que l’émergence d’un nouveau variant et de sous variant entraine une petite vague. Et comme vous le savez très bien, chaque fois qu’il y a un sous variant, celui-ci va entrainer des vagues un peu partout à travers tous les pays.
Pour le moment, on est à la quatrième semaine où nous enregistrons ces augmentations des cas. Mais ce qui est rassurant, c’est que les cas graves momentanément ne suivent pas. Cependnat, cela ne signifie nullement que tout va bien.
Nous allons suivre de très près la situation tout au long des deux semaines à venir, pour voir les covidoses graves, les décès. Il est fort probable que nous aurons quelques cas graves, mais je ne crois pas que nous assisterons à une situation grave comme celle d’Omicron.
Quelles sont les causes de cette soudaine augmentation des cas Covid ?
C’est pertinent comme question. Il faut savoir que cette situation est liée à la chaine de transmission. C’est-à-dire comme je vous l’ai expliqué, que chaque fois qu’il y a un nouveau variant, ou un sous variant : celui-ci va induire des nouveaux cas.
Par ailleurs , il y a des déterminants qui sont en rapport avec la vulnérabilité, qui sont liés aux mesures mises en place pour lutter contre le coronavirus, dont les mesures barrières, port du masque, lavage des mains, utilisation de solution hydro-alcoolique, distanciation sociale …..
Il faut dire qu’il y a un relâchement total de la part de notre population en ce qui concerne les mesures restrictives. L’abandon de toutes ces mesures préventives explique aussi l’augmentation du nombre des cas Covid.
On se doit donc de maintenir nos gestes barrières face au virus. Si nous avons assoupli quelque peu les restrictions, cela ne signifie pas la fin de la vigilance.
Il est vrai qu’au regard des résultats satisfaisants et encourageants obtenus par le Maroc dans la lutte contre cette pandémie, nous avons assoupli les mesures restrictives. Nous avons ouvert nos frontières. Il y a un brassage important des personnes, mais malheureusement nous constatons que notre population se relâche complètement pensant à tort que le virus a disparu.
C’est là aussi une réalité que l’on ne peut occulter, et qui nous éclaire sur ces augmentations.
Il faut signaler que le ministère n’a jamais au grand dit que tout est fini, que chacun peut faire ce qu’il veut . Ce qui est grave, c’est de trouver des individus symptomatiques et qui circulent comme si de rien n’était, le port du masque s’impose.
Doit-on s’inquiéter face à cette situation ?
Je ne vais pas vous dire que tout va bien, comme du reste je ne vais pas dire que ca va mal. Ce qu’il convient de retenir, c’est que pour le moment, il faut rester vigilant, ne pas baisser la garde, suivre de tes prés la situation épidémiologique, assurer la prise en charge des cas graves et leur le suivi.
Pour les personnes vulnérables les mesures barrières doivent demeurer une règle à ne pas enfreindre.
Nous devons absolument vacciner les citoyens qui n’ont pas encore bénéficié de la vaccination et terminer le schéma vaccinal pour celles et ceux qui n’ont reçu que deux doses.
Le seul décès enregistré la semaine dernière est une personne non vaccinée malheureusement.
Les études que nous avons réalisées sur le terrain ont démontré scientifiquement que la vaccination complète (3 doses) confère une protection de 80 %.
Pour conclure, je tiens absolument à attirer l’attention de toute notre population sur un fait très important : le virus est encore présent, il est parmi nous, il circule. La lutte contre le coronavirus n’est pas terminée, chacun doit absolument assumer ses responsabilités, car cette lutte nous concerne tous.
Donc, le virus ne va pas disparaitre subitement comme par magie, du jour au lendemain. Il ne faut pas induire en erreur la population, et nous devons apprendre à vivre avec ce virus. Nous savons comment nous protéger et protéger nos familles. Cette protection nécessite du temps , c’est pourquoi nous devons nous inscrire dans une temporalité longue, mais au final nous sortirons tous vainqueurs de cette épreuve .
