RAMED a besoin d’un organisme gestionnaire pour son financement et l’amélioration de sa gouvernance

Anas Doukkali sur Horizon TV

Le ministre de la santé Anass Doukkali était l’invité de l’émission (Fi Samim) au cœur de l’ événement , le jeudi 2 août 2018. Plusieurs questions ont été posées au ministre, parmi lesquelles : la réforme du système de santé, la stratégie nationale de santé, la nouvelle gouvernance, la redynamisation des ressources humaines, le financement de la santé, le Ramed… Nous avons suivi cette émission de bout en bout, nous vous vous en présentons les éléments saillants.

En réponse à la question relative au discours de Sa Majesté le Roi Mohamed VI à l’occasion de la fête du trône, le ministre de la santéa insisté sur l’importance que revêt ce discours, au cours duquel le Souverain a mis l’accent sur l’ambition qui l’anime pour améliorer la situation sociale du pays.

Parlant du secteur de la santé, Anass Doukkali a mis l’accent sur l’importance de l’élément humain  dans la réussite et la pérennité des actions sanitaires tant préventives que curatives.

C’est la raison pour laquelle il est essentiel aujourd’hui de sensibiliser et de redynamiser les ressources humaines du secteur de la santé, les médecins, les infirmiers, les techniciens et les administratifs, pour qu’ensemble nous puissions hisser haut le niveau de santé de notre population.

L’homme au centre de toutes les  préoccupations

Pour le ministre de la santé, la question des ressources humaines est une priorité. Il convient à cet effet d’entourer la question des ressources humaines (médecins – infirmiers – administratifs …) dans ce secteur vital, de toute l’attention qu’elle mérite. Il convient donc de leur assurer une formation de qualité et, par conséquent, de garantir leur mise a niveau et leur adaptation à l’évolution scientifique et technologique intervenue en matière de traitements, de prévention, de gestion et de gouvernance sanitaire, et ce conformément aux normes internationales.

Approche participative

Quant à la refonte en profondeur du système national de santé, qui se caractérise par des inégalités criantes et une faible gestion, le ministre a rappelé  à cet effet qu’il y a un problème de gestion, de planification, d’organisation et de participation.

«S’agissant de la stratégie (2017 – 2021), en place avant ma prise de fonction, il convient de rappeler que celle-ci est insuffisante,  car on ne peut pas mettre en place et réussir  une stratégie avec uniquement les ressources et moyens du seul ministère de la santé».

«Nous avons procédé par étape. Dans un premier temps nous avons fait appel aux professionnels de santé du secteur public, ceux des CHU, et des autres établissements sanitaires, les directions, les divisions du ministère».

Dans un second temps, « nous avons associé les compétences du secteur privé, ainsi que les autres acteurs qui agissent dans le domaine de la santé, avant de solliciter des experts nationaux et internationaux »a poursuivi Anas Doukkali.

Au total ce sont 160 experts qui ont travaillé sur différents sujets , différentes thématiques, et 12 groupes de travail  de différents profils ont été chargés de discuter de sujets prioritaires de santé, des différents programmes d’activités sanitaires dont la vaccination, la santé de la mère et de l’enfant, la santé mentale.

A terme nous allons développer une offre de soins digne de nos concitoyens, nous engager dans une approche de qualité des soins, un meilleur accès de soins et de médicaments.

Régime d’assistance médicale

S’agissant du RAMED, le ministre de la santé a tenu à rappeler que lors de son lancement au mois de mars 2012, ce régime  avait ciblé 8,5 millions de citoyens.

Aujourd’hui, en 2018, ce sont près de 12 millions de Marocains qui bénéficient du ce régime, et qui ont accès aux soins gratuitement dans les hôpitaux publics.

Les hôpitaux  publics comptent 85 à 90 % de bénéficiaires du RAMED.

Tous ces citoyens s’adressent aux établissements hospitaliers, ou il y a  une pénurie en ressources humaines, ce qui signifie une charge de travail importante, rebutante. De même, il faut souligner de le RAMED ne bénéficie pas de l’accompagnement  financier nécessaire à  même de permettre aux hôpitaux de faire face aux dépenses inhérentes aux soins, aux médicaments, aux examens, biologiques et radiologiques, aux interventions chirurgicales …

Cette situation impacte de manière négative le fonctionnement des hôpitaux régionaux, préfectoraux et provinciaux ainsi que les centres hospitaliers universitaires  ( CHU ).

Aujourd’hui, il faudra préserver ce régime.

Nous sommes, plus que jamais, appelés à assurer la pérennité du régime par le soutien régulier de son financement et l’amélioration de sa gouvernance à travers la création d’un organisme gestionnaire indépendant pour le Ramed.La création de cet organismedoit être indépendant du ministère de tutelle et de l’ANAM.

Couverture Sanitaire Universelle (CSU)

Abordant le volet relatif a la Couverture sanitaire universelle (CSU), Anass Doukkali a rappelé que le Maroc, depuis 2006, le taux de couverture médicale a été étendu à plus de 60% de la population du Maroc.

Aujourd’hui un autre défi est àrelever, il s’agit de  l’assurance maladie des travailleurs actifs non-salariés qui va permettre de couvrir plus de 30% de la population, ce qui va permettre d’atteindre  progressivement  la couverture sanitaire universelle.

Assurer une «couverture sanitaire universelle» consiste à veiller à ce que l’ensemble de la population ait accès aux soins préventifs, curatifs, palliatifs, de réadaptation et de promotion de la santé dont elle a besoin. C’est faire que ces soins soient de qualité suffisante pour être efficaces, sans que cela n’entraîne des difficultés, voire des catastrophes financières pour les usagers.

Le Financement de la santé

Le nerf de la guerre dans le secteur de la santé c’est le financement. Les soins coûtent très chers, la haute technologie (IRM – Scanner – Table d’opération…) se sont des coûts exorbitants, les molécules innovantes ne sont pas en reste.

Les salaires des professionnels de santé, le parc automobiles ….Tous ces éléments et tant d’autres représentent des dépenses auxquelles  le ministère de la santé doit faire face.

Le Maroc réserve 5,8% du budget de l’Etat à la santé, Le ministre de la santé souhaite obtenir 8%, l’OMS recommande 10%.

Le coût total de la santé au Maroc est 60 Milliards de DH, dont 50% sont supportés par les citoyens. Ce qui bien entendu est anormal et c’est en grande partie ce qui plaide pour la couverture sanitaire universelle.

Se sont là les éléments essentiels de cet entretien accordé par Monsieur Anass Doukkali, ministre de la santé à Horizon tv.

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