Un levier important du nouveau modèle de développement escompté

Conseillers et chercheurs du PPS se penchent sur la R&D

C’est à travers le développement de la recherche scientifique et de l’innovation dans le cadre d’une stratégie nationale mieux repensée que le nouveau modèle de développement que le Maroc est en cours d’élaborer va gagner en performance et en efficacité, soulignent les participants à une rencontre d’études organisée, mercredi 10 juillet à Rabat, à l’initiative des Conseillers parlementaires du Parti du progrès et du socialisme en partenariat avec le secteur de l’enseignement supérieur du parti.

Conscients de l’importance de la R&D dans la vie des nations et de leur développement, Conseillers, chercheurs et intellectuels du PPS ont essayé de répondre aux interrogations que suscite la situation préoccupante de stagnation, voire de recul de la recherche scientifique au Maroc en particulier durant les dernières années.

Sans préavis et sans explication aucune, l’élan qui a été donné au secteur au lendemain de la création dans les années 2000 d’un département ministériel dédié à la recherche scientifique a été stoppé, a regretté Pr Taib Chkili, ancien ministre et président d’université.

 Selon lui, malgré la stagnation de la recherche nationale et les obstacles à son développement, des acquis indéniables ont été réalisés au cours de cette période et sur lesquels il est possible de se baser pour aller de l’avant.

Il a rappelé dans ce cadre que la stagnation de la R&D dans le pays s’est traduite par le fait que le Maroc a reculé par rapport à d’autres pays africains. C’est ainsi que le Maroc occupe actuellement le sixième rang en Afrique en matière de production scientifique, alors qu’il se classait jusqu’en 2004 en 3ème position derrière l’Afrique du Sud et l’Egypte.

Fuite des cerveaux…

Cette situation de recul contribue aussi à faire fuir de nombreux chercheurs marocains, a fait savoir pour sa part le président du Conseil de la présidence du PPS et ancien ministre, Ismail Alaoui, selon lequel quelque 600 ingénieurs marocains émigrent chaque année vers des pays étrangers, attirés par des rémunérations meilleures.

C’est pourquoi, le pays est appelé à revoir sa politique et à réagir pour prendre les mesures requises pour arrêter cette fuite des cerveaux, qu’encouragent les pays développés pour éterniser leur domination sur les pays « sous développés », a-t-il indiqué.

La rencontre a été l’occasion d’avancer un certain nombre de recommandations pour redresser la situation et relancer la recherche scientifique et l’innovation au Maroc pour permettre au pays d’espérer booster sa croissance économique et améliorer les conditions de vie de la population.

C’est ainsi que le président du groupement parlementaire du PPS à la Chambre des Conseillers, Me Abdellatif Ouammou a fait savoir que le développement de la recherche scientifique et en particulier dans le domaine des sciences exactes (mécanique, informatique, recherche agronomique, sciences de la nutrition, chimie, biologie, médecine) est de nature à constituer un levier important du nouveau modèle de développement escompté.

Selon lui, la recherche scientifique au niveau théorique, pratique et humain, est un passage naturel de tout développement humain équitable et durable.

Il est difficile, voir impossible de concevoir un véritable développement sans capacités et sans recherche scientifique, a-t-il dit, ajoutant qu’il est également impossible de concevoir l’existence de capacités et de recherche scientifique sans décision politique et sans stratégie nationale.

 Pour le Conseiller, le Maroc se doit d’augmenter ses investissements dans le capital immatériel et de consacrer à la rechercher scientifique des budgets plus conséquents pour pouvoir aspirer réaliser des taux de croissance annuels moyens de 4,5 % au cours des 25 prochaines années.

Au moins 2,5% du  PIB

D’après Pr Chkili, le Maroc se doit de consacrer à la recherche scientifique et à l’innovation pas moins de 2,5 % de son PIB pour pouvoir redresser la situation et former des chercheurs en nombre suffisant (plus de 50% ont atteint l’âge de retraite).

D’autres chercheurs ont également plaidé pour une relance du secteur en s’appuyant sur les acquis et en capitalisant notamment sur les réalisations des établissements universitaires et des instituts spécialisés dont le CNRST (Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique).

C’est la cas de Mohamed Khalfaoui, directeur du CNRT, qui est revenu en détail sur le rôle et la mission du centre dans le cadre du système national de la recherche scientifique et de l’innovation ainsi que sur son organigramme.  D’autres chercheurs ont également exposé leurs points de vue au cours de cette rencontre, qui a permis de faire le point de la situation d’un secteur hautement stratégique.

M’Barek Tafsi

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