Un roman, une histoire douloureuse…

 «Le prisonnier des Portugais» de Mohcine Al-Wakili

Mohamed Nait Youssef

«Le prisonnier des Portugais», roman de l’écrivain marocain Mohcine Al-Wakili, paru à la maison d’édition Mim, figure parmi les œuvres romanesques sélectionnées sur Longlist du Prix international du roman arabe (International Prize for Arab Fiction)  « Booker 2022 ». En outre, plusieurs romans de signatures  marocaines ont été en lice dans les éditions précédentes pour remporter ce prix littéraire prestigieux doté de 50 000 dollars et soutenu par la Fondation du Booker Prize à Londres et financé par le département de la Culture et du Tourisme d’Abu Dhabi.

Un roman, une histoire douloureuse…

«Le prisonnier des Portugais» relate l’histoire de Naji tombant entre les mains des portugais. Nous sommes entre le 15ème  et le 18ème siècle.  Et pour échapper à la mort  et  sauver sa peau, le prisonnier a été forcé à raconter des histoires à l’officier portugais, Pedro.

En outre, la force du roman réside dans ce rapprochement de l’auteur de l’humain afin de mieux comprendre son expérience douloureuse et étonnante avec la mort, la vie, l’injustice, la violence, la famine et surtout la place extrêmement importante de la mère dans le monde dans la mesure où elle dévoile son impact sur l’évolution de l’homme et de sa personnalité.

Par ailleurs, la mort est omniprésente dans le roman. Elle est, si n’osons dire, un personnage à part entière. Ainsi, les histoires de Naji avec la mort, qui hante et habite son esprit depuis sa tendre enfance, sont assez singulières et multiples. A titre d’exemple : son père sacrifie ses frères pour remplir les ventres vides des enfants du village frappé par la peste.

L’homme et la cité…

Une histoire dans l’histoire, un récit dans le récit, cette œuvre romanesque  braque les lumières sur les phénomènes sociaux, psychologiques, économiques au sein de la cité de l’époque, notamment la ville de Fès.

Dans ce roman,  Mohcine El Wakili peint une réalité crue où les souffrances et la famine dévorent les petits rêves des petites gens. Or, la voix de l’auteur est au fond de la toile appelant à la réhabilitation des valeurs en s’intéressant au premier lieu à l’homme avant la cité.  «Le prisonnier des portugais», il faut le dire, n’est pas un roman historique, mais plutôt un clin d’œil intelligent  abordant l’histoire sous un autre angle en mettant le doigt sur les plaies du monde actuel, déchiré par les violences, la pandémie, l’individualisme et les guerres cachées et déclarées.

Créé en 2008, le Booker a pour but le rayonnement de la littérature et des romans écrits en langue arabe à l’international.

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