Zimbabwe: une nouvelle ère?

L’ère Mugabe est-elle réellement révolue comme le laisse entendre le successeur de celui qui avait été considéré comme étant le libérateur du Zimbabwe? «Le mois prochain, je serai en mesure d’annoncer la date des élections» a déclaré, ce mercredi 24 janvier, Emmerson Mnangagwa, le nouveau président de cette ancienne colonie britannique, lors de la tenue du Forum économique de Davos avant d’ajouter que ces consultations auront lieu «avant Juillet» et que «cette fois-ci le Zimbabwe sera ouvert et transparent».

Et le nouveau chef de l’Etat du Zimbabwe de poursuivre en précisant : «Nous avons besoin d’élections qui ne soient pas violentes. Nous responsables politiques, devons tous prêcher la paix, la paix, la paix et la non-violence ».

Des propos qui, à première vue, tranchent avec cette ère Mugabé durant laquelle les élections, entachées de fraudes et de malversations en tous genres, se déroulaient sous le règne de la terreur. Aussi, pour se démarquer de l’ancien régime et des précédentes élections qui avaient lieu dans un déchainement de violences et d’animosité – notamment celles qui, en 2008, avaient contraint Morgan Tsvangirai, le candidat de l’opposition, a se retirer de la course alors même qu’il était arrivé en tête du premier tour – le nouvel homme fort du pays s’est permis, dans la foulée, d’inviter l’Union Européenne à dépêcher ses observateurs.

Dénonçant ainsi la politique suivie par son prédécesseur bien que lui-même en était partie prenante en sa qualité de vice-président, Emmerson Mnangagwa, investi en Novembre dernier après la démission « forcée » de Mugabé, candidat du parti Zanu-PF qui domine la vie politique du pays depuis son indépendance en 1980,  aura bien du mal à faire croire, tant à ses compatriotes qu’à la communauté internationale, qu’il va parvenir à troquer l’uniforme d’exécuteur zélé de la répression ordonnée durant près de quatre décennies par Mugabe,  contre l’habit d’un démocrate alors même que, dès son investiture à la Présidence de la République, il s’est empressé de nommer à la vice-présidence Constantin Chiwenga, l’ancien chef d’Etat Major de l’armée et auteur du coup de force contre Mugabe et de mettre ainsi, en avant, le rôle prépondérant qu’il compte conférer aux militaires.

Cette ancienne colonie britannique de l’Afrique australe, qui de 1890 jusqu’à son indépendance en 1980  avait pour nom Rhodésie du Sud,  va-t-elle enfin connaître une ère de progrès et de prospérité ? Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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