Un prélude à l’éradication du phénomène du mariage des mineures

La lutte contre la déperdition scolaire

Les participants à un atelier de coordination dont, les travaux ont pris fin mardi à Marrakech, ont souligné l’impératif de lutter contre la déperdition scolaire en tant que prélude important à l’éradication du phénomène du mariage des mineures.

Les intervenants à cette rencontre, de deux jours, organisée par la Présidence du ministère public autour du thème : »la déperdition scolaire et le mariage des mineures », ont mis l’accent sur l’importance de recourir à l’expertise médicale et à l’enquête sociale en tant que moyens susceptibles de lutter contre ce phénomène, et de procéder à l’identification exacte des motifs exceptionnels devant justifier l’octroi des autorisations judiciaires pour le mariage des mineures.

Les participants ont aussi unanimes à indiquer que cette rencontre se proposait d’ouvrir d’autres voies de coopération entre le ministère public et le secteur de l’enseignement supérieur dans le cadre de la lutte contre la déperdition scolaire et le mariage des mineures.

Ils ont de même appelé à initier aux élèves les « soft skills » de manière à leur permettre une meilleure intégration sociale et une capacité d’accomplir des choix judicieux dans leur vie, dont le mariage, tout en relevant la corrélation directe entre le phénomène de la déperdition scolaire et celui du mariage des mineures

Le chef de l’unité d’intervention dans les affaires civiles et commerciales au sein de la Présidence du ministère public, M. Hassan Ibrahimi, dans un exposé intitulé « le rôle du ministère public dans la lutte contre les mariages des mineures », a passé en revue les déterminants référentiels encadrant l’intervention du Parquet général dans ce genre d’affaire, dont certains référentiels d’ordre international, qui incitent à tenir compte de l’intérêt de l’enfant dans toutes les procédures judiciaires et initiatives législatives.

Ce responsable judiciaire a aussi mis l’accent sur les référentiels au niveau de la loi marocaine dont, la Constitution de 2011, qui a hissé les droits des enfants au rang des droits constitutionnalisés notamment, l’article 32 qui appelle à « assurer une égale protection juridique et une égale considération sociale et morale à tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale ».  Il en est de même de l’article 3 de la Moudawana qui positionne le ministère public en tant que partie principale dans toutes les actions visant l’application des dispositions de ce Code, dont le mariage des mineures, a-t-il poursuivi.

Pour sa part, la Cheffe de la Division du Parquet général spécialisé relevant de la Présidence du Ministère public, Mme Aziza Handaz, a souligné que le parquet général accorde une grande importance à cette catégorie d’enfants notamment, leur protection contre toutes les formes de violence et de discrimination, en plaçant cette question au centre de ses préoccupations, relevant que cet intérêt s’est traduit par l’élaboration d’une étude- diagnostic sur le mariage des mineures.

Cette étude vise à jeter la lumière sur l’ampleur de ce phénomène, diagnostiquer la pratique judiciaire dans la procédure du mariage des mineures, de mettre le doigt sur les problématiques à caractère pratique relatives à la procédure judiciaire du mariage des mineures, et de renforcer le rôle du Parquet général en tant que partie principale dans la procédure du mariage des mineures afin de réduire au minimum, le nombre d’autorisations préalables pour ce genre de mariage, a-t-elle expliqué.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Déclaration de Marrakech de 2020 pour la lutte contre la violence faite aux femmes et la mise en œuvre de la convention de partenariat signée entre la Présidence du ministère public et le ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en collaboration avec l’UNICEF.

Cette rencontre de coordination a connu la participation de magistrats du Parquet général et les représentants de l’Académie Régionale de l’Education et de la Formation (AREF) Marrakech-Safi, dans l’objectif d’examiner les meilleurs moyens pour faire aboutir le plan d’action concernant la prévention contre le mariage des mineures et la lutte contre la déperdition scolaire, à travers la mise en œuvre commune de l’obligation de l’enseignement fondamental.

Ce conclave se propose donc de garantir toutes les conditions de succès à cette initiative dans la perspective de sa généralisation sur les autres régions du Maroc.

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