Depuis un bon bout de temps, il semble bien que l’image perçue par rapport au concept de l’Autorité s’estompe, du fait qu’elle perd substantiellement de l’émoi, qualifié dans les milieux populaires de «L’hiba».
On sort dans la rue avec des slogans et des pancartes, on fustige les responsables ou encore les institutions de tous les maux, on bloque les accès publics…sans que l’Autorité ne réagisse ou presque. Quoiqu’on puisse dire, la riposte de l’Autorité n’a lieu que rarement, quand les émeutes dépassent toute limite tolérée, au risque de porter préjudice aux vies humaines et de saccager les biens des citoyens. D’aucuns estiment que c’est là un réel signe de régression du pouvoir de l’Autorité, face à la montée ascendante des «libertés».
En fait, si l’Autorité se garde de réprimer les mouvements protestataires, comme elle avait l’habitude de faire bien auparavant, c’est qu’elle le fait en conscience, par respect, sans doute, de l’évolution crescendo de la vie publique et de peur d’attiser les tensions revendicatives, sommes toutes légitimes.
D’autant plus que les révolutions démocratiques au Maghreb et au Moyen Orient engrangées dans un autre registre fort différent, sont toujours présentes à l’esprit et sont à même de causer des contagions gratuites, si par hasard, l’Autorité se met à faire le jeu des répressions des ères révolues.
Cependant, on ne peut ignorer ces réflexions nostalgiques des temps tristes dont l’Autorité fait usage, de temps à autre, pour avorter une manifestation ou procéder, par-ci, par-là, à des détentions arbitraires qui, en effet, noircit l’image du pays en termes de droits de l’homme, aussi bien dans nos murs qu’à l’étranger.
Ces coups outranciers qui surgissent, par occasions, sont heureusement de plus en plus rarissimes dans la vie quotidienne. Au fait, Il faut bien reconnaître que notre système sécuritaire, dans sa globalité, accompagne relativement bien le parcours en dent de scie de l’évolution d’une démocratie marocaine encore en état embryonnaire, mais subtilement en case de maturité fragilisante.
Certes, notre sécurité évolue d’une manière un peu versatile, mais se fraie des sentiers sûrs dans la dynamique de l’essor national global. La preuve en est, à coup sûr, les prouesses édifiantes dont elle ne cesse de faire preuve pour mettre la main sur les tentatives d’attentats terroristes, souvent avec une haute maestria reconnue et encensée par les forces de l’ordre étrangères. A coup sûr, il importe, non sans réjouissance, de relever que les rapports entre Autorité et Populations se sont substantiellement améliorés, en raison des avancées notoires, que le pays a cumulées dans nombre de domaines aux plan institutionnel, économique, social, culturel et sécuritaire.
L’Autorité marocaine en sort grandie et ce n’est nullement une faiblesse si elle s’abstient de se manifester dans des moments de turbulence massive. Toutefois, le gros du morceau reste à rectifier au niveau de la «grosse Autorité» qui continue à miner le pays, à travers les grandes manœuvres de détournement, de monopole, de trafic, de dépravation…
C’est, en fait, le moment de secouer le cocotier pour mettre au pied du mur cette «grosse Autorité» dévastatrice, au grand bonheur de l’Etat de Droit et des Institutions. L’Autorité, de quelque niveau que se soit, se devra alors de se conformer aux lois qui garantissent la stabilité, la démocratie et la quiétude de la Nation.