Connectivité commerciale: l’Afrique appelée à faire plus d’efforts

Vivement la ratification et l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continental (ZLEC) ! Un récent rapport de DHL sur l’indice mondial de connectivité classe l’Afrique comme le dernier continent en termes de flux commerciaux et de personnes.

Pour la 5efois, DHL Express a publié la semaine dernière son rapport sur l’Indice mondial de connectivité (GCI). Selon ce rapport qui mesure la situation actuelle de la mondialisation, l’intensité des flux internationaux et les connections internationales, l’Afrique reste le continent le moins connecté. En d’autres termes, les échanges (commerciaux….) intra-africains restent faibles, de même que l’intégration du continent. Ce qui est d’ailleurs le cas de plusieurs économies émergentes citées par le rapport. En effet, l’Afrique du Sud, classé au 56e rang au niveau mondial sur 169 pays, est le premier pays africain en termes de connectivité.

Le Mozambique classé à la 116e place se distingue sur le plan régional en faisant partie des 5 pays où les prévisions des flux commerciaux ont dépassé les prévisions. Le Maroc, est quant à lui classé 73e. Face aux autres continents, l’Afrique n’a pas de poids. Les pays de l’Afrique, comme d’autres économies émergentes, «ont une activité commerciale pratiquement aussi intense que celle des économies avancées, mais les économies avancées sont trois fois plus que profondément intégrées aux flux de capitaux internationaux, cinq fois plus aux flux de personnes et pratiquement neuf fois plus aux flux d’information», expliquent les auteurs du GCI.

Si l’Europe apparait comme le continent le plus connecté, avec à sa tête les Pays-Bas, c’est surtout parce que «les principaux acteurs des grands marchés émergents sont devenus des partisans clefs de la mondialisation sur la scène internationale», rendant ainsi les progrès réalisés par les économies émergentes en termes d’interconnectivité mondiale nuls, explique l’étude.

En effet, selon le GCI, les cinq pays les plus connectés au niveau mondial sont les Pays-Bas, Singapour, la Suisse, la Belgique et les Emirats arabes unis. Huit des dix pays les plus connectés sont en Europe, ce qui positionne le continent au premier rang au niveau mondial en termes de flux commerciaux et de personnes. Pour ce qui est des flux de capitaux et d’informations, l’Amérique du nord se classe au premier rang, suivie par le Moyen-Orient et en 3e position par l’Afrique du nord.

En dépit d’un mauvais classement des pays africains, les auteurs de l’étude restent optimistes pour les pays du continent, notamment d’Afrique subsaharienne. «A l’heure où la mondialisation continue son chemin, il existe encore de nombreuses opportunités pour le commerce intercontinental et intrarégional, tout particulièrement pour les économies émergentes d’Afrique subsaharienne», explique Hennie Heymans, directeur général de DHL Express Afrique subsaharienne. L’étude augure une croissance durable dans la région, mais qui reste conditionnée par l’entrée en vigueur de la Zone de libre échange continental (ZLEC) qui soutiendra la collaboration régionale et renforcera le commerce intra africain.

Le monde, toujours moins connecté

En dépit des avancées accomplies, l’étude note toutefois que le monde reste malgré tout moins connecté que ce que pensent la plupart des personnes. Elle souligne que la mondialisation est souvent surestimée. Selon le rapport, seulement 20% de la production économique mondiale est exportée et environ 7% des minutes d’appels téléphoniques, même via internet, sont des communications internationales. Bien plus, à peine 3% des personnes vivent en dehors de leur pays d’origine. La majorité des pays sont plus connectés à leurs voisins qu’aux pays plus distants. Selon les auteurs du GCI, ces données viennent apaiser les craintes et tensions autour de la mondialisation.

Quand les gens surestiment l’importance des flux internationaux, elles ont tendance à s’en inquiéter. Les faits présentés dans notre rapport peuvent contribuer à apaiser de telles craintes et à recentrer le débat sur les véritables solutions aux préoccupations sociétales liées à la mondiale », conclut Steven A. Altman, co-auteur du rapport.

Danielle Engolo

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