Développement durable: La matrice de la tutelle

La stratégie nationale de développement durable, dont la mise en œuvre a démarré en 2018, impose à tous les départements ministériels de prendre en charge la composante durabilité dans toutes politiques publiques.

Pour les accompagner dans cette démarche, la tutelle a préparé une matrice de décisions que les administrations devront exécuter, notamment en matière d’économie d’eau et d’énergie. Parmi les mesures prévues, l’acquisition de voitures électriques. Et c’est le secrétariat d’état chargé du développement durable qui ouvrira le bal avec 5 véhicules électriques. L’annonce a été faite par la secrétaire d’Etat, Nezha El Ouafi, qui s’exprimait à l’occasion de la présentation des réalisations de 2018 de son département, vendredi dernier à Rabat.

L’acte devra être validé par le comité stratégique de développement durable, qui se réunira à la fin de ce mois. La matrice prévoit aussi le tri des déchets d’équipements électroniques et d’autres matières tels que le plastique et le carton.

Depuis l’adoption de la stratégie, tous les ministères se sont dotés d’un plan d’action de développement durable sectoriel (PADDS). Mais cette responsabilité n’incombe du n’incombe pas seulement à l’administration. Toute la société est appelée à s’impliquer dans ce chantier. Aziz Rebbah, également présent, a insisté sur la nécessité de changer les modes de production et de consommation. Le ministre de tutelle cite un rapport international selon lequel les sociétés sont en mesure de réduire de moitié leur consommation. Il s’en prend surtout aux grandes entreprises polluantes.

L’Afrique est la première victime de leur mode de production, alors qu’elle ne contribue qu’à hauteur de 4% à la pollution atmosphérique. Au Maroc, la facture de la pollution de l’air culmine à 10 milliards de DH par an. Le dernier rapport du Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rend compte de l’ampleur de la situation. Si rien n’est fait, des quartiers de certaines villes comme El Jadida, Dakhla et Essaouira seront totalement détruits. Pour y faire face et assurer la transition vers une économie verte, des mesures destinées à responsabiliser davantage les industriels ont été adoptées dans le cadre de la stratégie nationale. Aujourd’hui, le secrétariat d’état en charge de ce dossier compte activer le système de valorisation des pneus usagés.

Des discussions seront menées dans ce sens avec les investisseurs pour réaliser un projet-type de collecte et de valorisation des pneus usagés dans la région de Rabat. Dans la même lancée, la tutelle veut accélérer la mise en place de systèmes de recyclage des huiles industrielles usagées et de valorisation du papier et du carton. Les huiles alimentaires usagées et les graisses animales auront aussi leur système de recyclage.

Hajar Benezha

 

La gestion des déchets s’améliore

A peine lancé, le programme national des déchets ménagers (2018-2022), a permis de porter le taux de collecte à 85,2% contre 44% en milieu urbain. Le taux de traitement et de valorisation des déchets est passé de 10% en 2008 à 62,4% l’an dernier. Le bilan dressé par Nezha El Ouafi fait état de la fermeture de 30 décharges sauvages et l’aménagement de 19 autres sites. Globalement, le déploiement du plan a coûté au budget de l’Etat près de 2,3 milliards de DH.

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