Le cours d’IB Maroc affiche une performance annuelle de 38,3% après avoir atteint un pic de variation annuelle de 102%. En effet, entre temps, la société a annoncé une perte semestrielle.
Ainsi, IB Maroc qui a avait émis un Profit warning, a annoncé pour le premier semestre 2017, un chiffre d’affaires de 25,6 millions de DH, en recul de 66,8% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette chute des revenus s’est traduite par un résultat d’exploitation de -15,2 millions de DH contre 1 millions de DH au premier semestre 2016. Dans le même sillage, le résultat net est passé de –956 000 DH à -17,6 millions de DH au premier semestre 2017. Pour sa part, la dette nette a atteint 73,2 millions de DH soit plus de deux fois les fonds propres.
Dans son alerte sur les résultats, IB Maroc avait indiqué que le blocage gouvernemental s’est traduit par un chiffre d’affaires semestriel très inférieur à ce qui était attendu vu l’exposition de la société aux marchés publics. De plus, IB Maroc a pâti de problèmes de trésorerie qui ont rendu impossible l’exécution de certaines commandes. En effet, IB Maroc qui a sollicité un financement long-terme auprès de l’une de ses banques et de la Caisse centrale de garantie (CCG), a eu du retard pour le déblocage des fonds.
Par ailleurs, les commissaires aux comptes ont signalé le non-provisionnement de certaines anciennes créances de 4,2 millions de DH ainsi que les titres de participation d’IB Côte d’Ivoire (9,7 millions de DH) et les créances sur un filiale STS (7,4 millions de DH).
Pour les perspectives, IB Maroc a annoncé s’être séparée de 20% de ses effectifs afin d’abaisser son point mort. Aussi, le carnet de commandes non-livré a atteint 48 millions de DH, notamment grâce à la reprise des appels d’offres dans le public.
In fine, la situation financière d’IB Maroc justifie le reflux du cours en bourse avec un correction de 31,6% entre début septembre et la dernière séance. Surtout, la perte annuelle était de -18,9 millions de DH en 2015 et de -3,7 millions de DH en 2016. De plus, IB Maroc n’évoque plus son accord avec Medtech.
Justement, l’euphorie qui a précédé le Profit warning, était partiellement liée aux espoirs d’aboutissement du rapprochement avec Medtech. En effet, en juillet 2016, Medtech et IB avaient annoncé un rapprochement qui devait se conclure par une OPA avant la fin de 2016. En particulier, les deux sociétés devaient constituer un leader des solutions informatiques au Maroc et en Afrique de l’Ouest.
Farid Mezouar
(Directeur exécutif de flm.ma)
