L’accord international sur le nucléaire iranien pourra-t-il être réactivé ?

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

En Juillet 2015, à Vienne en Autriche, les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et l’Allemagne avaient signé, avec l’Iran, le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPoA), cet accord encadrant le programme nucléaire et balistique de la République islamique qui avait offert, à Téhéran, une levée partielle des sanctions internationales qui pesaient fortement sur son économie en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire et de son placement sous le contrôle de l’ONU.

Mais quand, en 2018, le président Donald Trump avait unilatéralement dénoncé cet accord et rétabli les sanctions contre Téhéran, l’Iran n’avait pas d’autre choix que celui d’abandonner, progressivement, les engagements initialement pris dans le cadre dudit accord.

Voulant rompre avec son prédécesseur, dès son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden, s’est dit prêt à faire revenir les Etats-Unis dans cet accord si Téhéran consent à renouer avec les restrictions à son programme nucléaire fixées par celui-ci.

Profondément inquiet après qu’en riposte aux sanctions américaines, l’Iran avait décidé d’augmenter son stock d’uranium enrichi, Rafael Grossi, le chef de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), en visite, ce mardi, à Téhéran, à moins d’une semaine de la reprise à Vienne des négociations destinées à sauver l’accord international sur le nucléaire iranien suspendues depuis près d’une année, a affirmé vouloir chercher un « terrain d’entente »  avec la République islamique car, selon un rapport de l’instance onusienne, la quantité d’uranium accumulée par l’Iran dépasserait de plus de douze fois la limite autorisée par l’accord dénoncée par Donald Trump.

Ainsi, lors de la conférence de presse donnée à l’issue de sa rencontre avec Mohamed Eslami, le chef de l’Organisation iranienne de l’Energie Atomique (OIEA) et le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian, le responsable de l’AIEA, souhaitant ne point « politiser » leurs entretiens, a affirmé que leur travail avait été « intense » et qu’ils ont abordé « d’autres sujets » afin de « mettre le tout dans la perspective du programme nucléaire pacifique de l’Iran » qui a toujours nié vouloir se doter de l’arme nucléaire. 

En outre, dans un communiqué publié en marge de cette rencontre, l’Organisation Iranienne de l’Energie Atomique (OIEA) a signalé que « l’établissement d’un cadre clair de coopération entre l’OIEA et l’AIEA fut l’un des sujets de discussion entre les deux responsables », que les deux organismes précités «ont convenu de résoudre, au cours des mois à venir, les problèmes techniques » restés en suspens et, enfin, que le chef de la diplomatie iranienne « a insisté sur l’importance du travail technique et impartial de l’Agence, qui doit ignorer les pressions politiques étrangères ».

Mais il reste difficile de croire que Washington va pouvoir faire fi des pressions « extérieures » quand on sait pertinemment que bien qu’un compromis  permettrait d’éviter une nouvelle escalade des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, Tel Aviv, le plus grand allié de l’Oncle Sam dans la région, ne va pas cesser de bousculer l’administration américaine en s’y opposant et en déclarant, haut et fort, que sa réactivation constituerait une « récompense » offerte au régime ultraconservateur des mollahs.

Est-ce à dire, au vu de tout cela, que l’Etat hébreu et le puissant lobby juif américain finiront bien, à plus ou moins brève échéance, par faire capoter les tentatives de Joe Biden de réactiver l’accord de Vienne encadrant le programme nucléaire iranien dans le seul but de maintenir les sanctions qui sont imposées à la République islamique afin de pouvoir l’étrangler économiquement ?

Tout semble aller dans cette direction mais attendons pour voir…

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