Les anglais manifestent contre May et pour un nouveau Brexit…

C’est en brandissant des banderoles et des panneaux disant «Quitter l’UE ne marchera pas», «UE je t’aime», «Nous demandons un vote populaire», «On vous a donné 1001 jours, laissez le peuple régler la question en un jour» ou encore «Révoquons l’article 50», que, samedi dernier – deux jours après que les dirigeants européens aient accordé au Royaume-Uni un report du Brexit au-delà du 29 mars comme initialement prévu – près d’un million de personnes ont investi le centre de Londres, entre Hyde Park et le Parlement et non loin des bureaux de la Première Ministre Theresa May, pour réclamer un nouveau référendum sur la sortie de l’Union Européenne. Pour rappel, l’Article 50 est la clause qui, dans le Traité de Lisbonne signé le 13/12/2007 par les 27 états-membres de l’UE, régit la sortie d’un pays de l’Union Européenne.

Et si l’option d’un second référendum sur le Brexit à laquelle s’oppose résolument Theresa May avait été rejetée le 14 mars dernier par la Chambre des communes, il est à noter, toutefois, que ce samedi, une pétition en ligne lancée sur le site du Parlement britannique et signée, en seulement 3 jours, par plus de 4,4 millions de personnes – un chiffre record ! – avait invité le gouvernement à renoncer à une sortie de l’UE après que la Première ministre britannique ait demandé aux députés d’entériner l’accord sur le Brexit. Or, ce dimanche, cette pétition en ligne demandant au gouvernement britannique de renoncer à sortir de l’Union Européenne et visant «à démontrer la force du soutien du public pour le maintien dans l’UE» avait recueilli plus de 5 millions de signatures.

Le texte présenté par Theresa May et conclu au forceps après 17 mois de négociations avec Bruxelles à l’effet de permettre une sortie en «douceur» de l’U.E. a été rejeté à deux reprises par les députés britanniques, les 15 janvier et 12 mars derniers.

Jugeant, dans un éditorial, que la Première ministre britannique, critiquée par tous et semblant «naviguer à vue» est devenue «un obstacle» à la résolution des difficultés sur le Brexit, le «Times» estime que «si elle ne parvient pas à faire adopter son accord par le Parlement en début de semaine prochaine, il faudra qu’elle se retire pour permettre à un Premier ministre intérimaire d’orienter le pays vers des eaux plus sûres».

Venue d’Edimbourg ce samedi pour épauler les manifestants, Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise, cheffe du SNP (Parti Nationaliste écossais) et farouche opposante au Brexit a, dans son intervention,  face à la foule massée devant le Parlement, demandé à la Chambre des communes de «prendre le contrôle des mains de Theresa May pour obtenir une longue extension du processus afin de laisser le temps à un nouveau référendum». Elle a, également, appelé les manifestants à saisir «l’opportunité» que constitue le délai accordé par Bruxelles pour «éviter, à la fois, la catastrophe d’un ‘no deal’ et les dégâts qu’engendrerait le mauvais accord signé par la Première ministre».

Considérant, enfin, que d’après certains sondages, 56% des britanniques soutiendraient l’idée d’un nouveau référendum préférant ainsi rester dans l’UE plutôt que d’en sortir sans aucun accord et que 60% souhaiteraient rester dans l’UE plutôt que d’en sortir sur la base de l’accord négocié par la Première ministre britannique, donc que les britanniques penchent plus vers une renégociation que pour une sortie, Theresa May, de plus en plus désavouée, a de très fortes chances d’être acculée à la sortie, dans les jours qui viennent, donc à rendre le tablier et à quitter le 10, Downing Street mais attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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