Mustapha Labraimi: «l’environnement, une affaire de bonne gouvernance»

«Nous sommes tous appelés à œuvrer avec acharnement pour protéger l’environnement et faire face aux multiples défis écologiques qui guettent le bassin de la Méditerranée», a insisté Mustapha Labraimi, membre du Bureau politique du PPS, lors de la table ronde placée sous le thème «le rôle des pays de la Méditerranée dans la préservation des droits environnementaux».

Le professeur universitaire, qui a dressé un sombre diagnostic de la situation écologique dans le porteur méditerranéen, a tiré la sonnette d’alarme en invitant tous les acteurs, notamment étatiques à s’atteler activement à ce dossier épineux.  L’Expert-Géologue a ainsi  mis à nu les politiques publiques initiées par les Etats du bassin méditerranéen qui recèlent plusieurs défaillances. «Il s’agit de programmes abstraits et non complets et qui manquent d’une gouvernance en bonne et due forme», a-t-il déclaré avec insistance.  Pour pallier ces déficits qui  sont d’ailleurs d’ordre structurel, Labraimi a appelé les gouvernements à valoriser davantage la recherche scientifique et à sensibiliser les citoyens aux enjeux de la protection de l’environnement.

Arguments à l’appui, l’intervenant a souligné qu’il faut au moins un siècle pour renouveler l’eau de la Méditerranée, vu la dégradation catastrophique de l’environnement. En termes plus clairs, le chercheur universitaire a fait savoir que le recours massif aux pesticides et aux produits chimiques a transformé la Méditerranée en mer empoisonnée contenant des particules ayant un impact grave sur la santé des citoyens, en l’occurrence le PCB, le POP et le HAC. Abondant dans le même ordre d’idées,  Mustapha Labraimi a indiqué que les phénomènes de la littoralisation et celui de l’urbanisation galopante a fragilisé l’environnement du bassin sans omettre aussi la montée en puissance de l’activité touristique qui a eu des effets néfastes sur les ressources écologiques. En d’autres termes, cette zone de la planète subit une pression touristique s’élevant à 31% de l’ensemble de l’activité touristique à l’échelle planétaire. Bref, la Méditerrané s’est transformée au fil des ans en un espace classé parmi les zones les plus polluées au monde, contenant plus de 200 métaux toxiques. D’ailleurs, les études ont démontré qu’un litre de la mer contient environ 60 grammes de mercure, a-t-il expliqué. Ce qui a des conséquences graves sur la santé des populations, a-t-il mis en garde.

 De son côté, Abdelaziz Janati, représentant de l’Observatoire de l’environnement et des sites historiques au Maroc, s’est penché sur le rôle que doivent remplir  des organisations de la société civile dans la protection de l’environnement, indiquant dans ce sens que leur engagement est primordial voire incontournable dans la concrétisation des décisions prises en amont, en citant à titre d’exemple la Maison méditerranéenne du climat.

Sur un autre registre, Abdelhadi Houij, ancien secrétaire général de l’Union des jeunes arabes, a axé son intervention sur les questions communes qui préoccupent les peuples du pourtour méditerranéen, notamment les conflits régionaux qui déchirent certains pays. Le représentant libyen a donné l’exemple de son pays qui connait une guerre civile sans précédent et faisant ravage parmi la population. «L’ingérence irréfléchie voire irrationnelles des forces de l’OTAN a conduit le pays au bord du gouffre», a-t-il déclaré avant de souligner que l’Etat n’a plus d’existence vu la prolifération des armes et  des milices (environ 600 groupes) qui appliquent la loi de la jungle. Il faut dire, selon l’ancien ministre de l’immigration que le changement politique n’arrive jamais par la violence et que seuls le débat responsable et l’écoute interactif sont à mesure d’instaurer la démocratie.

Related posts

Top