Journées portes ouvertes de la DGSN
Les participants à un colloque sur « l’intelligence artificielle et la sûreté: défis et opportunités de la modernisation » ont jeté la lumière sur les différentes utilisations de l’IA dans les services sécuritaires.
S’exprimant lors de cette rencontre, organisée dans le cadre de la 5e édition des Journées portes ouvertes (JPO) de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), le contrôleur général, chef de service de veille logiciel et méthodologie à la Direction des systèmes d’information et de communication à la DGSN, Youness Kerbid, a présenté un aperçu sur le processus de digitalisation et l’adoption des technologies de l’information par la Direction, mettant en avant les opérations de renouvellement qu’ont connues les services de la DGSN entre 2004 et 2009 à travers le recrutement massif des cadres et staffs techniques.
A partir de 2005, la DGSN a poursuivi ses efforts de digitalisation pour englober tous les moyens et méthodes de travail, afin de trouver des solutions technologiques modernes qui pourraient faciliter le travail de la police et améliorer les services offerts aux usagers, a indiqué Kerbid, précisant que cette mission s’inscrit dans le cadre de la continuité des services.
La mise en place de la carte d’identité électronique se veut l’un des résultats de ces efforts, outre d’autres projets tels que l’identification des personnes en associant leurs photos à la base de données démographiques, l’accompagnement de la gestion des grandes opérations de maintien de l’ordre et des manifestations sportives via l’analyse des données à caractère sécuritaire, le traitement automatisé des données de la circulation routière qui permet la lecture des plaques d’immatriculation des voitures, l’accompagnement de la localisation des patrouilles de police et l’exploitation du système de positionnement mondial (GPS) pour le suivi des interventions sécuritaires sur la voie publique, a-t-il détaillé.
La stratégie d’intégration de l’intelligence artificielle au sein de la DGSN se base sur une approche méthodique et bien étudiée pour réaliser les meilleurs résultats et ce, dans le strict respect des cadres juridique et éthique et en s’appuyant sur les compétences des cadres techniques de la Direction, en vue de lutter contre la criminalité et améliorer les opérations d’enquête.
Pour sa part, la présidente exécutive du centre international de l’intelligence artificielle au Maroc, membre du conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Amal El Fellah Seghrouchni, a souligné que l’IA offre des opportunités prometteuses dans divers aspects de la vie, dont le domaine de la sûreté, notant que le Maroc explore les opportunités offertes par cette technologie de manière rapide et sérieuse.
Les défis imposés par l’utilisation de cette technologie dans le domaine sécuritaire résident dans la nécessité que l’élément humain veille sur les algorithmes de l’IA pour que la prise de décision soit partagée avec les éléments de police et non monopolisée par cet outil tout seul, a-t-elle expliqué.
Cette technique permet de traiter le grand flux de données sécuritaires et d’aider ainsi dans la prévention, le tri, la détection, le suivi et l’analyse, a-t-elle enchaîné.
L’IA peut réduire le temps de réponse aux menaces, vu sa capacité de ratissage des données importantes dans un temps réduit, de prévoir les dangers, de fournir assistance à l’élément humain et de réduire les charges, de détecter les informations, les vidéos, les photos et les sons truqués ainsi que les fake news, a-t-elle fait savoir, citant les différentes expériences internationales en la matière.
Le coup d’envoi des Journées portes ouvertes de la DGSN a été donné jeudi dernier à Agadir sous le thème : «La sûreté nationale : citoyenneté et solidarité».
Cette initiative citoyenne (17-21 mai), qui coïncide avec la célébration du 68e anniversaire de la création de la DGSN, vise à informer le public sur les efforts de modernisation mis en place par la Direction pour assurer la sécurité des personnes et des biens et préserver l’ordre public.