Mohamed Nait Youssef
Un air triste souffle sur la scène artistique et audiovisuelle nationale. L’acteur et comédien marocain, Hammadi Ammor a tiré sa révérence dans la nuit de vendredi à samedi des suites d’une longue maladie. Il avait 90 ans. Un visage familier. Le défunt a voué une grande partie de sa vie au théâtre, à la télévision, à la radio et au cinéma. Artiste prolifique, sympathique, modeste et surtout original, le regretté a fait ses premiers pas sur les planches du théâtre amateur dès 1948. Mais, c’est à partir de 1951 que le comédien s’est consacré exclusivement à sa première passion en créant la troupe de théâtre baptisée «Al Manar», à Casablanca.
Il fut également l’un des pionniers et personnages importants ayant contribué à la création du théâtre radiophonique au Maroc. À vrai dire, on doit beaucoup au père spirituel du théâtre radiophonique marocain, Abdallah Chakroun qui a enrichi le paysage artistique national avec des œuvres théâtrales réalisées avec une belle brochette de voix et de visages connus du public marocain, en l’occurrence Habiba Al Medkouri, Amina Rachid Mohamed Ahmed Basri, Mohammed Hammadi Al Azrak, Abderrazak Hakam,Hassan Al Joundi, Hammadi Attounsi, Hachemi Ben Amr, Thami Al Gharbi, Mahjoub Arraji, Abderrafii Jawahri, Hamidou Benlasoud, Larbi Doghmi et Hammadi Ammor. Ce dernier a partagé une partie importante de sa carrière artistique entre les murs de Dar El Brihi en interprétant des rôles et des personnages qui sont restés gravés dans les mémoires des marocains.
Dans le 7ème art, le talent de Hammadi Ammor a brillé dans plusieurs productions cinématographiques, entre autres les long métrages «Al Kanfoud» réalisé par Nabyl Lahlou en 1978, «Ruses de femmes» (Kaïd Ensa) réalisé en 1992 par Farida Benlyazid, «Destin de femme» réalisé par Hakim Noury en 1998, «Un simple fait-divers» réalisé par Hakim Noury en 1997 et «Al Mohima» sorti en (la mission) 2002. Le défunt a eu une sensibilité pour la parole et la poésie. Ses textes poétiques ont été lus et interprétés par les voix emblématiques telles que Maâti Belkacem, Mohammed El Idrissi. Certes, Ammor était un excellent de comédie, mais il a également interprété des rôles à la fois complexes et compliqués.
Il a animé pour la télévision, l’émission culte «Aâlam Al Founoun» (le monde des arts), pendant plus de 10 ans. Né à Fès en 1930, le défunt compte à son actif plus 600 productions partagées entre le théâtre, la télévision, le cinéma, la radio et la poésie chantée.