Conjoncture
Kaoutar Khennach
Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni le 21 juin dernier à Rabat, a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 1,5%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture nationale et internationale. Et ce, pour continuer de soutenir l’activité économique.
« La Banque ayant déjà intégré dans ses prévisions l’impact des décisions prises dans le cadre de l’accord social du 30 avril 2022, et tenant compte de la nature des pressions inflationnistes, essentiellement d’origine externe, et du retour prévu de l’inflation à des niveaux modérés en 2023, le Conseil a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire et ce, pour continuer de soutenir l’activité économique. Il a décidé en conséquence de garder le taux directeur inchangé à 1,50%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture nationale et internationale », indique BAM dans un communiqué publié à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2022. Lors de cette réunion, le Conseil a analysé par la suite l’évolution de la conjoncture internationale qui reste marquée en particulier par l’enlisement de la guerre en Ukraine, la persistance de l’inflation à des niveaux exceptionnellement élevés, le resserrement des politiques monétaires et la détérioration des perspectives économiques. Pâtissant de cet environnement et des conditions climatiques défavorables, l’économie nationale connaitrait cette année une forte décélération conjuguée à une exacerbation des pressions inflationnistes.
Ainsi, BAM fait savoir que les prix à la consommation, tirés principalement par la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que par l’accélération de l’inflation chez les principaux partenaires commerciaux, ont connu une hausse sensible au cours des quatre premiers mois de l’année avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel. Ainsi, l’inflation devrait atteindre 5,3% en 2022, avant de décélérer à 2% l’année prochaine. « Au niveau national, tirés principalement par la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que par l’accélération de l’inflation chez les principaux partenaires commerciaux, les prix à la consommation ont connu une hausse sensible au cours des quatre premiers mois de l’année avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel. Cette tendance devrait se poursuivre à court terme, l’inflation devant atteindre, selon les projections de la Banque, 5,3% pour l’ensemble de cette année avant de décélérer à 2% en 2023 », indique BAM. La composante sous-jacente de l’inflation atteindrait 5,2% en 2022, puis reviendrait à 2,5% l’année prochaine, ajoute la même source.
La croissance économique se situerait à 1% en 2022, en raison du recul de la production céréalière au cours de cette année, puis s’accélérer à 4% en 2023, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 75 millions de quintaux (Mqx). « Après le rebond remarquable de 7,9% enregistré en 2021, la croissance de l’économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, ralentir à 1% cette année puis s’accélérer à 4% en 2023 », indique la Banque Centrale.
En raison des conditions climatiques défavorables, la production céréalière reculerait en 2022, selon les estimations du Département de l’Agriculture, de 69% à 32 millions de quintaux (Mqx), rappelle la même source. S’agissant des activités non agricoles, leur croissance devrait se consolider à 3,8%, favorisée par l’assouplissement des restrictions sanitaires, et retrouverait son rythme tendanciel en 2023 avec une progression de 2,8%, estime BAM.
D’ailleurs, la croissance économique devrait se situer à 1% cette année, puis s’accélérer à 4% en 2023, prévoit Bank Al-Maghrib (BAM). « Après le rebond remarquable de 7,9% enregistré en 2021, la croissance de l’économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, ralentir à 1% cette année puis s’accélérer à 4% en 2023 », indique la Banque Centrale. En raison des conditions climatiques défavorables, la production céréalière reculerait en 2022, selon les estimations du Département de l’Agriculture, de 69% à 32 millions de quintaux (Mqx), rappelle la même source. Et de préciser que la valeur ajoutée agricole devrait ainsi chuter de 15% cette année avant de s’améliorer de 12,9% en 2023 sous l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 Mqx. S’agissant des activités non agricoles, leur croissance devrait se consolider à 3,8%, favorisée par l’assouplissement des restrictions sanitaires, et retrouverait son rythme tendanciel en 2023 avec une progression de 2,8%, estime BAM.
Par ailleurs, les transferts des Marocains Résidant à l’étranger (MRE) devraient s’établir à 87,3 milliards de dirhams (MMDH) en 2021. « Après un niveau record de 93,7 milliards enregistré en 2021, les transferts des MRE reviendraient progressivement à leur niveau d’avant crise, totalisant 87,3 milliards en 2022 et 84 milliards en 2023 », indique la Banque Centrale. Bénéficiant de la réouverture des frontières et du lancement de l’opération Marhaba, les recettes de voyage, quant à elles, connaitraient une reprise graduelle, passant de 34,3 MMDH en 2021 à 54,3 MMDH en 2022 et à 70,9 MMDH en 2023, prévoit BAM.
Pour ce qui est des importations, elles s’accroitraient de 24,2% en 2022, en lien essentiellement avec l’alourdissement de la facture énergétique qui atteindrait 122,4 MMDH et l’augmentation prévue des acquisitions des produits bruts et des demi-produits, fait savoir la même source. En 2023, la hausse se limiterait à 0,3%, sous l’effet en particulier de la baisse attendue des cours des produits énergétiques. Parallèlement, les exportations s’amélioreraient de 22% en 2022 et de 0,8% en 2023, portées principalement par les ventes du phosphate et dérivés et du secteur automobile qui s’établiraient respectivement à 102,7 MMDH et 114,7 MMDH en 2023, d’après la Banque Centrale.
Concernant les investissements directs étrangers (IDE), les recettes avoisineraient l’équivalent de 3% du PIB sur l’horizon de prévision. Au total, et sous l’hypothèse notamment de la concrétisation des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 342,5 MMDH à fin 2022 et à 346,4 MMDH à fin 2023, assurant ainsi une couverture autour de 6 mois d’importations de biens et services.
Dans ces conditions, le déficit du compte courant se creuserait à 4,9% du PIB en 2022, après 2,3% en 2021, avant de s’alléger à 3,8% en 2023. Concernant les Investissement directs étrangers (IDE), les recettes avoisineraient l’équivalent de 3% du PIB sur l’horizon de prévision.
Au total, et sous l’hypothèse notamment de la concrétisation des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 342,5 MMDH à fin 2022 et à 346,4 MMDH à fin 2023, assurant ainsi une couverture autour de 6 mois d’importations de biens et services.
Pour ce qui est des conditions monétaires, le taux de change effectif réel se déprécierait de 2,8% en 2022 et de 0,9% en 2023, résultat d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des partenaires et concurrents commerciaux et d’une dépréciation nominale en 2022 principalement vis-à-vis du dollar. Quant aux taux débiteurs, ils poursuivent leur tendance baissière, avec une nouvelle diminution au premier trimestre 2022 de 16 points de base à 4,28%. Le besoin de liquidité des banques devrait se creuser à 78,2 MMDH à fin 2022 puis à 91,9 MMDH à fin 2023, tiré par la progression prévue de la circulation fiduciaire. Concernant le crédit bancaire au secteur non financier, il devrait maintenir un rythme de croissance modéré autour de 4% en 2022 et en 2023. Sur le volet des finances publiques, l’exécution budgétaire au titre des cinq premiers mois de l’année fait ressortir une amélioration de 25,5% des recettes ordinaires portée par l’augmentation du produit fiscal et des financements spécifiques. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 16,6% reflétant en particulier la hausse de la charge de compensation.
Tenant compte notamment de ces réalisations et de la mobilisation exceptionnelle annoncée de ressources à travers les mécanismes de financement spécifiques et les recettes de monopoles, le déficit budgétaire devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, passer de 5,9% du PIB à 6,3% en 2022 avant de s’atténuer à 5,6% en 2023.