Canada : Mark Carney convoque des élections législatives anticipées

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

« Je demande aux Canadiens un mandat fort pour faire face au président Trump » car ce dernier cherche « à nous briser pour que l’Amérique puisse nous posséder » et que « nous ne nous laisserons pas faire ».

C’est ce qu’a déclaré, ce dimanche 23 mars, Mark Carney qui, après avoir succédé, dix jours auparavant, à l’ancien Premier ministre démissionnaire Justin Trudeau, sur fond de guerre commerciale et de très fortes tensions avec les Etats-Unis, entend organiser des élections législatives anticipées le 28 Avril prochain pour pouvoir mettre un terme au chaos politique que vit le Canada, depuis plusieurs mois, du fait des motions de défiance, du blocage du Parlement et de la démission du Premier ministre.

Mais en voyant que le Président Donald Trump ne cesse de marteler, depuis son investiture,  que le Canada est « destiné à être le 51ème Etat » américain si bien que ce pays est, désormais, « confronté à la crise la plus importante » de son existence du fait « des mesures commerciales injustifiées » du nouveau locataire de la Maison Blanche et des menaces qu’il fait peser sur la « souveraineté » du pays, Mark Carney a choisi d’organiser des élections législatives anticipées afin de « construire une économie forte et un Canada mieux protégé » et ce, d’autant plus qu’en ce moment un important vent de patriotisme secoue les canadiens qui, cette fois-ci, se sont montrés plus préoccupés par leurs relations avec les Etats-Unis que par les questions de politique intérieure ayant trait au coût de la vie, à la crise du logement ou à l’immigration.

Aussi, est-il incontestable que lorsque les canadiens seront appelés aux urnes au terme d’une campagne de 37 jours, l’ombre du président américain avec ses nombreux tarifs douaniers et ses menaces d’annexion, va être au centre de toutes les conversations,

Il convient de noter, également, que le panorama politique a tellement été remanié que la course s’annonce serrée et que les sondages donnent les libéraux et les conservateurs au coude-à-coude alors même que quelques semaines auparavant et avant que Donald Trump ne vienne bousculer la classe politique du pays, les libéraux, au pouvoir depuis dix ans, étaient promis à une défaite électorale historique.

S’agissant des « petits » partis, tout, pour l’heure, semble indiquer qu’ils seront relégués au second plan tant est évidente la volonté des électeurs de favoriser les « grands » pour permettre la constitution d’une majorité claire.

C’est le cas notamment du Nouveau Parti démocratique (NPD) et du Bloc Québécois qui, d’après les derniers sondages, ont enregistré des intentions de vote en très forte baisse.

Les droits de douane dits « réciproques » voulus par le nouveau locataire de la Maison Blanche devant entrer en vigueur à partir du 2 Avril prochain, il est clair que la question tarifaire va être au cœur de la campagne électorale canadienne et confirmer, ainsi, les propos par lesquels Donald Trump s’était vanté d’avoir « complètement modifié l’élection » au Canada même s’il s’était permis, par ailleurs, d’arrondir les angles en affirmant qu’il se « moquait de savoir qui gagnera ».

Alors, attendons pour voir…

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