France: la police disperse les convois anti-pass sur les Champs-Élysées

Les forces de l’ordre ont dispersé à coups de gaz lacrymogène une partie des milliers d’opposants au pass vaccinal venus de toute la France dont les convois ont réussi samedi à atteindre l’avenue des Champs-Élysées à Paris.

Quatre manifestations anti-pass ont rassemblé au total 7.665 personnes à Paris selon la préfecture de police, un chiffre qui ne prend pas en compte les manifestants venus avec leurs véhicules dans les « convois de la liberté », dont certains se sont rassemblés sur les Champs-Élysées.

Il y a eu à travers la France 32.100 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur.

Jérôme Rodrigues, une des figures des « gilets jaunes » et soutien actif des convois anti mesures sanitaires, a été interpellé aux abords du siège de la présidence, a-t-on appris de source policière.

« Depuis trois ans que je manifeste, on n’a jamais vu une solidarité comme cette nuit. On a perdu la liberté, on a perdu l’égalité, heureusement qu’on a encore la fraternité », a affirmé un homme de 70 ans venu de Normandie (ouest) refusant de s’identifier et manifestant contre le pass mais aussi pour « le pouvoir d’achat ».

Les autorités avaient déployé 7.200 policiers et gendarmes, qui verbalisaient les véhicules « pour participation à une manifestation non autorisée » ou effectuaient de simples contrôles aux portes de Paris, ralentissant la circulation.

Le mouvement s’est constitué sur le modèle de la mobilisation au Canada paralysant Ottawa.

Il rassemble des opposants au pass vaccinal qui réserve aux personnes immunisées contre le Covid-19 l’accès à bon nombre de lieux accueillant du public (restaurants, cinémas…) mais aussi des manifestants aux revendications sociales.

Partis de tout le pays, voitures, camping-cars et camionnettes s’étaient arrêtés vendredi soir aux abords de la capitale.
Vers 14H00 (13H00 GMT), plus d’une centaine de véhicules avaient rejoint l’avenue des Champs-Elysées, scandant « liberté », avant que la police n’intervienne pour évacuer la place de l’Arc de Triomphe puis l’avenue. Une quinzaine de personnes ont été interpellées.

« Je suis là pour défendre nos libertés », dit François, ne donnant que son prénom, 35 ans, venu du Mans (ouest) et travaillant dans un laboratoire de recherche. « On nous avait fait croire qu’on pouvait échanger notre liberté contre plus de sécurité. Je ne veux pas de ce monde-là pour mes enfants ».

Le Premier ministre Jean Castex a promis d’être inflexible face au mouvement. « Il faut être très ferme », a-t-il insisté vendredi sur France 2.

« Nous sommes tous collectivement fatigués par ce que nous vivons depuis deux ans », a déclaré le président Emmanuel Macron dans un entretien vendredi au quotidien Ouest-France.

« Mais j’en appelle au plus grand calme », a-t-il ajouté.

A deux mois de l’élection présidentielle en France, le gouvernement affirme envisager pour fin mars ou début avril la levée du pass vaccinal.

Le masque, lui, ne sera plus obligatoire dans les lieux clos soumis au pass dès le 28 février, exception faite des transports.

La police avait réévalué dans la nuit le nombre de véhicules à 3.000, pour 5.000 manifestants, dont certains comptaient rejoindre l’un des quatre cortèges anti-pass prévus à partir de 11H00 dans Paris.

L’interdiction de rassemblement des convois a été maintenue vendredi par la justice, qui a rejeté deux recours.
« C’est une trahison. Les fondements de l’arrêté (d’interdiction) ne sont pas respectueux de la loi, de la liberté de manifester », a réagi auprès de l’AFP la militante anti-vaccin et « gilet jaune » Sophie Tissier.

« Le droit de manifester et d’avoir une opinion sont un droit constitutionnellement garanti (…). Le droit de bloquer les autres ou d’empêcher d’aller et venir ne l’est pas », a répondu le chef du gouvernement.

Certains participants espèrent rejoindre Bruxelles pour une « convergence européenne » prévue lundi mais les autorités belges en ont interdit l’accès.

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