Le décloisonnement de l’Afrique par l’écriture au centre d’une conférence

28ème édition du Salon international du livre et de l’édition

La littérature africaine et la nécessité d’une circulation plus importante des livres et des auteurs au niveau mondial ont été au centre d’un panel organisé, samedi à Rabat au pavillon Chellah, dans le cadre de la 28ème édition du Salon international du livre et de l’édition (SIEL-2023).

Cette conférence, tenue sous le thème « L’écriture, un moyen de décloisonner l’Afrique », a été l’occasion de débattre et de discuter de la littérature africaine dans un contexte culturel multiple.

S’exprimant à cette occasion, l’auteur rwandais, Joseph Ndwaniye, a noté que le décloisonnement de l’Afrique est généralement compris comme une ouverture de la littérature africaine sur le monde, avec une circulation de ses livres au niveau mondial.

« On oublie souvent que le décloisonnement devrait se faire d’abord à l’intérieur de l’Afrique », a-t-il fait remarquer, déplorant le manque de circulation de livres et d’auteurs entre les pays africains.

M. Ndwaniye a relevé, par ailleurs, que l’Afrique est multiple, d’où la nécessité d’une circulation plus importante des auteurs et des livres au sein du continent pour enrichir cette diversité et apprendre à connaitre l’autre.

Dans le même sillage, l’écrivaine comorienne, Touhfat Mouhtare, s’est attardée sur un stéréotype important en Afrique, à savoir qu’il s’agit d’un continent uni ethniquement et culturellement, ainsi que d’un « bloc » figé, estimant que l’Afrique se caractérise, au contraire, par sa diversité et la multiplicité de ses influences.

« Si l’on considère l’Afrique comme un bloc, il est inutile donc d’aller rencontrer l’autre et de le découvrir, puisque nous saurions tout sur lui », a-t-elle dit, comparant les civilisations africaines à un arbre aux rameaux divers qui évoluent de manière différente, créant ainsi un dialogue entre les différentes cultures.

Concernant la littérature africaine, l’autrice a indiqué que la diversité africaine et la multitude de ses influences ont été son inspiration pour écrire un roman où les femmes s’approprient les épopées et les aventures, au lieu de se cantonner à un rôle d’assistantes, et où les différentes mythologies présentes en Afrique peuvent se rencontrer sans créer un conflit.

L’auteur marocain et professeur universitaire, Hassan Moustir, a souligné, quant à lui, que les thématiques qui reviennent le plus souvent concernant l’Afrique ont trait à la colonisation, au sous-développement et à l’esclavage, précisant que les auteurs traitent de réalités qu’ils ont eux-mêmes vécues, se différenciant ainsi des textes stéréotypés sur le continent.

Il a également relevé la nécessité de sortir du holisme lorsque l’Afrique est abordée, ajoutant que le continent se caractérise par sa diversité. Il est, de ce fait, nécessaire d’aller vers des contextes plus locaux, a-t-il affirmé.

Organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, par le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, en partenariat avec la Wilaya et le Conseil régional Rabat-Salé-Kénitra, le SIEL-2023, qui se poursuit jusqu’au 11 juin, est marqué par la participation de 661 écrivains, intellectuels et poètes marocains et étrangers.

Étiquettes , ,

Related posts

Top