Le grand chambardement débute au FC Barcelone

Après la défaite, la révolution ? Humilié par le Bayern Munich 8-2 en quart de finale de Ligue des champions, le FC Barcelone lance le chantier de la reconstruction, avec une réunion extraordinaire du comité directeur du club.

«Là oui, on a touché le fond. Les entraîneurs et les joueurs se succèdent, mais cela fait plusieurs années que l’on n’est plus capable d’être compétitifs sur le plan européen. Le club a besoin de changements. Et je ne parle pas au niveau de l’entraîneur ou des joueurs, mais structurellement, le club a besoin de changements de toutes sortes», a lancé le défenseur catalan Gérard Piqué vendredi soir après le match, au micro de Movistar.

«Des décisions seront annoncées et expliquées dans les prochains jours, dont certaines étaient déjà actées auparavant, avant même la reprise de la Ligue des champions», a immédiatement réagi le président barcelonais Josep Maria Bartomeu, lui aussi sur la sellette après une saison vierge de titre, une première depuis 13 ans.

Le premier à payer les pots cassés de «la crise la plus importante de l’histoire moderne du Barça», comme la qualifie la presse spécialisée espagnole depuis vendredi, devrait être l’entraîneur Quique Setién.

Nommé en janvier à la place d’Ernesto Valverde pour redonner des couleurs au jeu blaugrana, Setién n’a pas réussi sa mission, et s’est perdu dans un costume trop grand pour lui. Même si les racines des maux du Barça sont antérieures à son arrivée, il est resté sans réponse, hagard, et n’a pas réussi à convaincre.

Pour le remplacer, l’ex-entraîneur argentin de Tottenham Mauricio Pochettino et le sélectionneur actuel de l’équipe nationale néerlandaise (et ex-joueur du Barça) Ronald Koeman, aperçu dimanche à l’aéroport de Barcelone, tiennent la corde… même si les noms de Xavi, Thierry Henry, Laurent Blanc ou Maurizio Sarri ont aussi circulé.

D’après la presse, le deuxième à quitter le navire devrait être Eric Abidal. Le directeur sportif français, à l’isolement après avoir été en contact avec Samuel Umtiti (testé positif au nouveau coronavirus), n’a pas réussi à donner du corps au projet sportif catalan.

Sa gestion du licenciement de Valverde en janvier est notamment en question: Abidal était allé proposer la place de Valverde, encore en poste à l’époque, à la légende blaugrana Xavi, actuel coach d’Al-Sadd au Qatar jusqu’à l’été 2021. Un mois plus tard, Lionel Messi l’avait exhorté à «assumer ses décisions» et à «donner des noms», après qu’Abidal avait fait porter la responsabilité du licenciement de Valverde aux joueurs dans une interview.

A 33 ans, l’avenir de la superstar argentine et sextuple Ballon d’Or est également flou. La «Pulga», exaspérée par le niveau et le projet de l’équipe, n’a toujours pas réagi publiquement après la déroute de Lisbonne.

Le président du Barça, sous le feu de la critique depuis le début de l’année, pourrait également avancer la date des élections pour la présidence du club (prévues à l’été 2021) en mars prochain, lors desquelles il ne peut pas se représenter.

Voire avant, même s’il faudrait pour cela qu’il présente sa démission, ce qui est plutôt improbable selon la presse sportive catalane.

Contesté par les échecs sportifs successifs, par le scandale du «Barçagate» en février (affaire de calomnie sur les réseaux sociaux) et par la démission de six membres du conseil d’administration en avril, Bartomeu devrait toutefois finir son mandat de six ans, avant de laisser la main à un successeur censé incarner le projet de renaissance du FC Barcelone.

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