Le secteur de la distribution des hydrocarbures sous les projecteurs

Après la sortie médiatique d’Abdelatif Jouahri, Wali de Bank Al Maghrib, pointant du doigt l’entente des sociétés de distribution des hydrocarbures sur les prix et les marges, c’est au tour de Lahcen Daoudi, ministre des Affaires Générales, de tirer la sonnette d’alarme sur la montée en flèche des marges bénéficiaires de certains  opérateurs du secteur. Le comité de vigilance du secteur des hydrocarbures vient aussi de confirmer cet état de fait. L’évolution ascendante des prix à la pompe et des marges requiert de s’arrêter sur cette problématique qui frappe de plein fouet le consommateur.

Lahcen Daoudi est déterminé à aller de l’avant dans cette affaire de marges bénéficiaires jugées élevées des  distributeurs des produits des hydrocarbures. Une réunion est prévue aujourd’hui mercredi entre les deux parties  pour examiner les différents éléments qui affectent ces marges. En fait, cette affaire vient s’ajouter à celle liée aux soupçons sur une certaine entente entre les différents opérateurs du secteur. Le gouverneur de la Banque Centrale du Maroc l’avait clairement confirmé il y’a quelques mois déjà. Les marges bénéficiaires de certaines sociétés de distribution des hydrocarbures ont nettement explosé  depuis la libéralisation du secteur des hydrocarbures le 1er décembre 2015.  Depuis cette date, l’Etat s’est désengagé pour laisser les opérateurs fixer à la fois leurs prix de vente à la pompe et leurs marges.

Contrairement aux attentes des consommateurs et en dépit de la baisse des cours du Baril sur le marché international, les prix à la pompe ont continué de grimper sans aucune corrélation avec l’évolution des prix de l’or noir à l’international. L’analyse des prix depuis la libéralisation du secteur, indique le comité de vigilance du secteur des hydrocarbures,  affiche des niveaux de marges bénéficiaires excessives.

Adil Ziady, président du groupement des pétroliers du Maroc, dans une déclaration accordée à Al Bayane, précise que les prix au Maroc sont composés de taxes et de TVA dont les montants sont fixes. Du coup, les prix  fixes  expliquent en partie le fait qu’une partie importante du prix ne varie pas quels que soient les cours mondiaux des produits pétroliers et la variation du dollar. Ziady a aussi rappelé que la suppression de la subvention par l’Etat représente près de 3 dirhams par litre pour le consommateur. Affaire à suivre…

Fairouz  El Mouden

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