Hammouni : Un intérêt particulier accordé secteur de la santé
Les députés du parti du progrès et du socialisme membres du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS : PPS) se félicitent de l’intérêt accordé au secteur de la santé dans le programme gouvernemental et dans l’actuel projet de loi de finances 2019, qui lui a réservé un budget plus élevé que dans le passé, a affirmé le député Rachid Hammouni, membre du GPPS.
Intervenant lors de l’examen de la 2ème partie du PLF 2019, il a toutefois fait remarquer que malgré tous efforts déployés pour résoudre les dysfonctionnements que connait le secteur depuis de longues décennies, il sera difficile de combler tous les déficits qu’il accuse. Pour y parvenir, il est nécessaire de procéder à une augmentation progressive des crédits alloués au secteur jusqu’à ce qu’ils représentent 10% du budget général pour pouvoir satisfaire tous les besoins et répondre aux critères internationaux.
En dépit de l’importance que revêt le RAMED (Régime d’assistance médicale), dont bénéficient actuellement 12 millions de personnes, il est toujours confronté à de sérieux dysfonctionnements au niveau de sa gouvernance et de son financement.
Le gouvernement a tout simplement failli à son engagement de le financer à hauteur de 3 milliards de Dirhams par an, laissant le secteur prendre tout seul cette charge qui dépasse de loin ses moyens.
Pour assurer la durabilité et le succès du RAMED, le gouvernement est appelé à assumer sa responsabilité en assurant le financement durable et régulier du régime, pour permettre aux établissements hospitaliers publics de disposer de leur autonomie financière et administrative et à tout le secteur d’entamer une phase de véritable redressement.
En matière d’enseignement, il est urgent de renforcer les capacités d’accueil des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire pour pouvoir mettre à la disposition du secteur de la santé les ressources humaines dont il a besoin.
Perte d’emploi : revoir les critères d’éligibilité
Sur un autre plan, les députés du PPS apprécient hautement l’adoption de la loi portant indemnisation pour perte d’emploi, dont il faut réviser les critères d’éligibilité, a indiqué Rachid Hammouni, selon lequel les partenaires sociaux sont appelés plus que jamais à œuvrer pour la reprise du dialogue social. Pour ce qui le concerne, le gouvernement est tenu de prendre les mesures requises à la sauvegarde de la paix sociale, à la bonne marche du dialogue social et à la satisfaction des revendications légitimes de la classe ouvrière.
S’agissant du secteur de l’éducation, les élus du PPS partent du principe que tous les Marocains disposent de leur droit à une bonne éducation publique utile. C’est pourquoi, ils réaffirment leur attachement à l’école publique nationale dont il faut assurer la défense et la gratuité.
Enseignement : dépasser le tourbillon de «la réforme de la réforme»
Tout en se félicitant sur la volonté affichée de se pencher sur la réforme de ce secteur vital, il a émis l’espoir de voir les pouvoirs publics dépasser le tourbillon de « la réforme de la réforme » dans lequel se débat le secteur durant des décennies à travers l’adoption et la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de réforme à moyen et long termes.
Pour y parvenir, il est nécessaire d’associer toutes les composantes du secteur dans cette réforme et de mobiliser aussi les élus et la société civile que les associations des parents d’élèves, a-t-il proposé.
Pour ce qui est de la culture, elle représente de par sa nature une activité à caractère transversal, dont la promotion nécessite plutôt une approche fondée sur la réactivité et la convergence entre les secteurs gouvernementaux, les collectivités locales, le secteur privé et la société civile. C’est à travers une telle action qu’il sera possible de se doter d’une économie de la culture et d’assurer le Maroc d’un plus grand rayonnement, a-t-il encore dit, notant que la culture contribue aussi à travers son rôle politique à la stabilité du pays. Au plan social, la culture aide aussi au renforcement de la cohésion sociale. Au niveau économique, la culture est devenue une source de production de plus value, d’emplois, a-t-il ajouté.
En un mot, la relance du processus des réformes dans le pays requiert un souffle démocratique nouveau visant le raffermissement des droits et le renforcement des acquis en matière des libertés et en particulier de la liberté d’opinion et d’expression, de la suprématie de la loi et de la corrélation de la responsabilité avec la reddition des comptes, a souligné le député de Boulemane.
***
Nmili : L’aspect économique ne peut pas être dissocié du volet social
Prenant la parole, au nom du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS – PPS), dans le cadre de l’examen de la deuxième partie du projet de loi de finances au titre de l’exercice 2019, le député Said Nmili a indiqué que le traitement du volet économique du projet est intimement lié à l’aspect social, partant du fait que la réconciliation et l’harmonisation entre performance économique et justice sociale sont de nature de nature à assurer un développement durable du pays.
Selon lui, l’édification d’une économie forte requiert entre autres le démantèlement du régime rentier dominant et qui est fort nuisible à la concurrence loyale.
Accorder la priorité au pilier II
Pour permettre au pays de relever les grands défis qu’il affronte, il importe d’encourager l’investissement productif au détriment de l’investissement spéculatif, d’adopter un plan dédié aux petites et moyennes entreprises et de procéder à une refonte des programmes sectoriels dans le but de renforcer leur convergence et leur performance. Il importe aussi d’orienter le Plan Maroc Vert vers la réalisation de la sécurité alimentaire, le développement du monde rural et des infrastructures agricoles de base, l’amélioration du revenu des moyens et petits agriculteurs et d’accorder la priorité à son pilier II qui ne bénéficie pour le moment que d’un dixième du montant consacré au pilier I.
Il est également important de renforcer la présence de l’Etat et de l’entreprise nationale dans l’opération d’industrialisation, d’améliorer le processus d’intégration, d’œuvrer pour l’édification d’une base technologique nationale et de construire une véritable industrie nationale capable de gagner le pari de la compétitivité internationale et d’assurer l’indépendance de l’économie nationale.
Il a rappelé aussi l’importance du réseau routier national, qui s’étend sur une longueur de 57.000 km, notant qu’il fait partie dans sa grande partie de la nouvelle génération construite après 2000, grâce aux grands efforts déployés par l’Etat dans ce domaine.
Malgré cela, le Maroc est appelé à investir davantage dans ce secteur pour désenclaver de nombreuses régions et aider à réduire des disparités spatiales, a-t-il dit, rappelant que 3 régions sur les 12 que compte le Royaume s’accaparent quelque 60% de la richesse nationale. Quant aux autres régions, elles accusent les taux les plus élevés de pauvreté, de chômage et de faible accès aux services sociaux.
C’est à travers l’harmonisation et la réconciliation entre performance économique et justice sociale que le pays pourra s’assurer un développement durable fondé sur la préservation des atouts existants et l’exploitation rationnelle des richesses dans l’intérêt des générations futures et ce dans le but de donner à l’œuvre de développement une dimension humaine et respectueuse de l’équilibre entre l’homme et la nature.
Pour ce qui est du réseau autoroutier, lancé au milieu des années 90, il s’étend actuellement sur une longueur de 1800 km, a-t-il dit, faisant remarquer qu’il est nécessaire de déployer davantage d’efforts pour relier par autoroute tout le sud du Maroc avec les autres régions.
Il est également indispensable d’accorder davantage d’intérêt aux routes nationales et régionales pour faciliter la communication entre toutes les régions et aider à la diminution des disparités sociales et territoriales, a-t-il ajouté.
Abordant la situation du secteur ferroviaire, il en a souligné l’importance pour l’économie nationale, estimant nécessaire de faire un effort supplémentaire pour relier toutes les régions et villes via la voie ferrée.
***
Benchekroun : La Culture mérite mieux qu’un modeste budget
En dépit du fait que le ministère de la Culture a la lourde charge de promouvoir la culture, de gérer le patrimoine immatériel du payset d’en faire un des leviers du développement, il ne bénéficie que d’un projet de budget modeste, selon le député Karimi Jamal Benchekroun, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des Représentants.
Dans une déclaration à Al Bayane au sujet de sa contribution à la discussion du projet du budget de la Culture au titre de l’année 2019, le député a rappelé que c’est par la promotion et le développement de la Culture que l’on assure la protection des jeunes contre le déviationnisme, le fanatisme, la dépravation et l’usage des drogues, car la culture alimente les esprits et les illumine.
Il a fait observer que nonobstant la faiblesse de ses moyens, le département a réalisé tant bien que mal des acquis qui restent toutefois peu médiatisés.
Selon lui, la presse notamment publique, a un rôle important à jouer dans la mise en valeur du patrimoine culturel marocain et sa promotion au niveau national et international. Il a proposé aussi la multiplication des manifestations et des concours culturels pour encourager la lecture et soutenir les jeunes talents parmi les écrivains, les poètes, les artistes, les comédiens et les créateurs.
Il s’est prononcé,pour ce faire, en faveur du renforcement de la convergence entre les ministères de la Culture, de l’enseignement et de la Jeunesse et des sports, appelant à l’adoption d’un stratégie à triple dimensions entre ces trois départements pour mettre en place des unités au sein des établissements scolaires dédiées au théâtre, à la musique, aux arts plastiques et au cinéma.
Pour y parvenir, le gouvernement se doit d’adopter une loi du bénévolat pour encourager l’encadrement culturel, à travers lequel on sera en mesure de lutter contre l’oisiveté au sein de la société par la promotion d’activités culturelles pour les jeunes animés par la volonté de s’y engager.
A cette occasion, il arendu hommage à la direction du théâtre national Mohammed V de Rabat, appelant le ministère de la Culture à œuvrer pour l’ouvrir davantage sur son univers.
A l’heure de la digitalisation, il est indispensable de faire un effort supplémentaire pour se mettre à niveau et travailler davantage pour la création de bibliothèques multimédia dans les établissements scolaires afin d’attirer les jeunes à la lecture et aux manifestations éducatives. Il est indispensable aussi de venir en aide aux associations culturelles pour leur permettre de participer à cette œuvre éducative dont le Maroc a amplement besoin pour se mettre au diapason de la révolution numérique, a-t-il souligné.
Le député a par ailleurs insisté sur la nécessité de coller le secteur de la communication au chantier linguistique, à l’heure de l’officialisation de l’amazighe, en tant que langue nationale à coté de la langue arabe et ce en incluant le secteur de l’enseignement dans les programmes des chaines nationales de télévision et de radio.
Il s’est également interrogé sur le rôle que doit jouer le centre cinématographique marocain dans la diffusion de la culture et du patrimoine culturel et civilisationnel marocain à travers la production de films dédiés à cette fin.
Il est également nécessaire d’accorder un intérêt accru aux théâtres inexploités dans les communes locales. C’est au ministère de la culture que revient la responsabilité de gérer ces théâtres communaux par le biais de contrats de concessions à des entreprises privées, a-t-il proposé.
Pour la promotion de la culture et des arts dramatiques, il est également nécessaire de créer des théâtres régionaux semblables au Théâtre national Mohammed V de Rabat et aux théâtres Mohammed VI de Casablanca et Oujda, selon lui.
Il s’est enfin attardé sur sa proposition portant sur la signature d’une convention d’action conjointe entre les secteurs de l’enseignement, de la jeunesse et des sports et de la culture pour promouvoir le patrimoine culturel, la lecture des livres et la réhabilitation du patrimoine national immatériel.
Il s’est enfin prononcé pour l’utilisation de l’imprimerie du ministère de la Culture pour faciliter l’accès au livre et aux publications littéraires à des prix symboliques.
Il a proposé aussi la création d’une revue du ministère de la culture dédiée à la création des jeunes et des artistes en herbe (roman, poésie, arts plastiques).
***
Benchekroun: Faire face aux attaques gratuites des lobbies du secteur de la santé.
Ce n’est pas avec des attaques gratuites et des critiques destructrices que l’on va résoudre les problèmes du secteur de la santé, dont la dégradation est le cumul de plusieurs décennies, a affirmé le député Karimi Jamal Benchekroun, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants.
Dans une déclaration au journal Al Bayane, à l’issue de sa participation à l’examen du projet du budget sectoriel du ministère de la santé, le député a indiqué qu’il est impossible de résoudre les problèmes de ce secteur du jour au lendemain. L’on ne peut rechercher des solutions qu’à travers des critiques constructives, a-t-il avancé, dénonçant les attaques fortuites des lobbies du secteur qui s’activent à l’intérieur même du parlement. Il est inadmissible de venir au parlement pour régler ses comptes et assouvir ses appétits d’intérêts personnels au lieu de débattre des dossiers brûlants qui concernent les attentes des citoyens.
Démocratiser l’accès à la santé
Il est vrai que le secteur de la santé connait des problèmes, mais cela ne doit en aucun cas offrir l’occasion à d’aucuns, issus même de la majorité gouvernementale, de verser sans objectivité dans ce sens, a-t-il dit.
En dépit des réalisations accomplies et de tous les efforts, le secteur de la santé n’a pas encore atteint les objectifs escomptés. Pour y parvenir, tous les acteurs (médecins, pharmaciens, opérateurs, société civile, syndicats, collectivités territoriales), doivent l’accompagner dans son action, a-t-il estimé.
Il a par ailleurs recommandé l’ouverture des cliniques privées aux «Ramedistes» pour associer le secteur privé au redressement de la situation du secteur dans sa globalité.
C’est à travers la démocratisation de l’accès à la santé, qu’il sera possible de faire ressentir aux citoyens les bienfaits de la justice sociale, a-t-il laissé entendre.
M’barek Tafsi