Lundi dernier, la plateforme électronique de débat citoyen, niqach.ma, a été lancée sous le signe : «transformons les idées en progrès», au siège national du parti du progrès et du socialisme, par une équipe de consultants et en présence de représentants de la presse et d’organisations de la société civile. Il s’agit d’un espace de débat libre sur les grandes questions nationales qui détermineront l’avenir du pays et un portail réactif pour proposer des solutions susceptibles d’éclairer la voie vers le Maroc de demain : un Maroc de la liberté, de la dignité et de la justice sociale.
Ces grandes questions feront l’objet de débats d’une semaine chacune. Il s’agit de dix axes :
* la réforme politique et institutionnelle,
*la démocratie participative, les droits de l’Homme et les libertés,
*le modèle de développement et la justice sociale,
*l’Administration publique, la gouvernance et la lutte contre la prévarication,
*la santé, l’habitat et l’emploi,
*les droits de la femme et les droits des jeunes,
*les droits des personnes en situation de handicap,
*l’identité nationale et la diversité culturelle,
*l’intégrité territoriale, les causes nationales et la diplomatie,
*l’enjeu écologique.
«La réforme politique et institutionnelle» est le thème débattu cette semaine. De l’avis de la plateforme, «la plupart des acteurs ont réservé un traitement positif à la Constitution de 2011, compte tenu des perspectives qu’elle prévoit en matière de renforcement et d’extension de l’option démocratique, du ton réformiste fort et des dimensions modernistes prometteuses qu’elle comporte. C’est pourquoi, on peut la considérer comme la deuxième Constitution du Royaume (et non pas la sixième si on procède à une classification arithmétique pure). C’est un document qui a été élaboré à la suite de concertations avec toutes les composantes du paysage politique, syndical et sociétal marocain.
La Constitution de 2011 est un acquis à préserver, mais sa mise en œuvre reste lente tant au niveau politique qu’institutionnel. Cette lenteur apparait en premier au niveau de la mise en œuvre des droits économiques et sociaux. C’est ce que ressent d’ailleurs le citoyen dans son vécu quotidien. Celui-ci regrette que les promesses de la nouvelle Constitution ne se répercutent pas en termes de rendements sur sa vie quotidienne.
En second lieu, on remarque cette lenteur au niveau des principes, des institutions et des pratiques de la bonne gouvernance, tels que prévu dans la Constitution. En dépit des efforts louables qui ont marqué les premières années de sa mise en œuvre, l’action est aujourd’hui ralentie par des contraintes du champ politique marocain. C’est pourquoi elle se poursuit à pas très lents et ce, sans justification raisonnable. Il y a plusieurs institutions, dont certaines n’ont pas été mises sur pied ou dont les structures n’ont pas été renouvelées. Et ce sont ces institutions que la Constitution aborde dans son douzième titre sous le thème des «institutions et instances de protection des droits et libertés, de la bonne gouvernance, du développement humain et durable et de la démocratie participative».
La lenteur se fait remarquer en troisième lieu au niveau des principes de la parité, de la solidarité et de l’exercice des libertés et droits, étant donné que la politique réformiste et volontariste de l’Etat dans ces domaines, et qui a nécessité d’engager des révisions fondamentales, est toujours à mi-chemin des objectifs escomptés».
Selon les consultants, le dispatching des thématiques répond surtout à des considérations techniques visant à en réduire au minimum le nombre.
Chaque thème fera l’objet d’un débat durant une semaine, à travers des questions et des enquêtes qui seront ensuite traduites en recommandations par un staff chargé de traiter et de capitaliser sur les conclusions et les réactions, en partant des statistiques quantitatives et qualitatives obtenues.
Et c’est à ce stade que commence l’opération de transformation des idées des uns et des autres en solutions des problèmes abordés, a expliqué Tarik Nesh-Nach, consultant qui a présenté niqach.ma. L’espace se propose en effet, selon lui, de mettre en lumière les idées et conclusions des débats à travers l’élaboration de tendances et de solutions pratiques, dont on devra tenir compte pour enrichir les projets de documents soumis au 10e congrès national du Parti du progrès et du socialisme, prévu les 11, 12 et 13 mai prochain, a-t-il ajouté.
Pour Ismail El Hamraoui, membre du Comité central du PPS, cette première initiative du genre dans le paysage partisan national a été décidée dans le cadre de l’ouverture du parti sur toutes les capacités du pays et en particulier, les jeunes. Et ce dans l’espoir de leur donner l’occasion de débattre de sujets décisifs pour l’avenir du pays.
Pour Jalal El Moata également membre du CC du PPS, l’objectif recherché est de donner aux jeunes l’occasion de s’exprimer sur ce qui leur tient à cœur. En fait, les jeunes doivent être écoutés, car ils ont énormément d’idées à exprimer, à condition toutefois de les pousser à le faire, a-t-il estimé, rappelant que cette action est placée dans un cadre sérieux qui doit leur inspirer confiance.
C’est donc entre eux que les jeunes doivent se partager les idées et les propositions dans le cadre d’un débat sérieux autour des grandes questions du pays, a-t-il ajouté, appelant les jeunes à alimenter le débat souhaité par leurs idées à défendre.
M’Barek Tafsi