Quelle option pour assurer le décollage?

Pourparlers sur l’aérien national

Saoudi El Amalki

Depuis un bon moment, le débat va bon train autour du dessein du transporteur aérien national. Jamais l’intérêt ne s’en est focalisé aussi fermement sur l’état et le devenir de cette plaque charnière du secteur de l’aviation!

Il semblerait que la pandémie a bel et bien constitué une aubaine de mettre en avant un échange pertinent sur cette situation problématique qui ne cesse d’interpeller aussi bien les acteurs du domaine que les divers observateurs. Lors d’une précédente chronique, on a relaté les réflexions sur le sujet, de Driss Benhima, ancien PDG de la Royal Aït Maroc, qui avait soumis trois scenarii inhérents aux issues salvatrices à retenir pour cet écueil déroutant.

A ce propos, Lahcen Haddad, ex ministre du tourisme, a récemment réagi à chaud pour émettre son avis, fondé aussi sur «le relèvement de la qualité, en injectant du capital, la défiscalisation des activités à horizon de dix ans, la création d’une ligne de crédit sur une période de sept ans». Il importe de rappeler que la compagnie aérienne nationale a procédé à la réduction de sa voiture à garder, à environ la moitié de la flotte et le renvoi de son personnel à hauteur de 750 employés dont 150 pilotes.

Il est bien évident que le marasme dont souffre le secteur dans le royaume est pratiquement identique dans le reste du monde. Il ne sert à rien d’en faire un réel drame national, mais de tirer, avec cran et sagesse, les conclusions idoines.

Pour sa part, Saïd Scally, professionnel avéré de plus de cinq décennies sur le secteur, tous segments confondus, estime, à la différence de nombre de points de vue, que la chronicité de la faillite du transporteur national, incite à la mise en œuvre d’une option radicale en vue de mettre un terme à la profusion de l’hémorragie.

«L’épidémie qui sévit actuellement sur la planète à, coup sur, d’énormes préjudices, mais en revanche elle a constitué pour nombre d’acteurs, un véritable stimulant à se remettre en question.

Notre pays s’est ressaisi sur un certain nombre de secteurs pour raviver son économie, notamment en industrie, en commerce, en services…C’est aussi l’occasion de se pencher sérieusement sur le cas critique de la société aérienne nationale pour mettre en fonction une solution édifiante et pérenne», assure Saïd Scally, tout en appelant à profiter de cette chance providentielle. Selon le vieux routier du métier aux expertises indéniables, il n’y aurait qu’une seule et unique solution de cette problématique qui n’admet plus d’atermoiements ni de saupoudrage.

La compagnie se devrait de déposer le bilan et de remettre les compteurs à la case de départ, en se libérant des salaires exorbitants, les plus chers dans le monde et réactivant la totalité de la flotte, car, de toute façon, il n’y aurait point de repreneurs des appareils délaissés. Il est donc question d’un nouveau pavillon national qui réponde à la nouvelle masse salariale et aux exigences de la mondialisation.

L’ancien patron du Conseil Régional du Tourisme de Souss Massa-Agadir, est convaincu de la justesse de cette solution qui met fin à cette fracture nationale dont pâtit le tourisme, depuis des lustres et qui épargnera les deniers publics, pour de bon.

Mais, à condition, conclut-il, que le Souverain porte le projet à cœur, car, c’est lui seul qui puisse procéder à cette résolution capitale, au regard de la gestion déficiente de la boîte, depuis de longues décades.

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