Le sport national en deuil: du football à l’athlétisme…
Le sport marocain vient de perdre l’un de ses grands artisans qui l’a marqué lors des dernières décennies du siècle dernier. Haj Mohamed Noudir a tiré sa révérence, dimanche 8 décembre au soir, après avoir, dignement et silencieusement, combattu une longue maladie.
Le hasard de la vie et de la mort a voulu que son décès intervienne un 8 décembre (anniversaire du soulèvement des carrières centrales de Casablanca contre l’occupation française), comme destin prescrit, sachant qu’il fut l’un des pionniers du mouvement national dans la lutte pour l’Indépendance du Maroc. Il portait, à la jambe, les traces d’un tir à l’arme lors de l’une des nombreuses manifestations patriotiques…
Mais le défunt était plus connu pour avoir été un sportif de haut niveau. Il avait commencé en tant que joueur de football au sein de son équipe préférée à Derb Ghallef, l’Etoile de la Jeunesse Sportive de Casablanca (EJSC), rendue célèbre grâce à un certain légendaire BABA… avec laquelle il avait remporté un titre en 1959.
Après une modeste carrière de footballeur, Feu Haj Noudir nouera avec le management et deviendra un dirigeant de son club aimé, auquel il aura contribué à arracher quelques performances. Il grimpera, à ce titre, les échelles pour diriger la Ligue de la Chaouia, avant de changer de discipline. C’est l’athlétisme qui l’aura tant passionné. Il finira par devenir président de la Fédération Royale Marocaine d’Athlétisme. Dans cette mission, feu Haj Noudir a fait preuve, de l’avis général, d’un dévouement rare au sport marocain.
L’athlétisme national aura connu un véritable décollage et
les premières stars marocaines de l’athlétisme mondial verront le jour. Tout le monde lui reconnait son dynamisme et son
dévouement au sport marocain. Et là où il était passé, il a laissé des traces
et des stigmates indélébiles. Nous n’en voulons que le témoignage de Aziz
Daouda, ancien directeur technique de l’équipe nationale d’athlétisme et figure
de proue de l’expertise africaine. Aziz Daouda se rappelle de l’homme et
rappelle les qualités du défunt en ces termes: «Infatigable, entre diriger
l’Étoile Jeunesse de Derb Ghalef ou la ligue d’athlétisme de la Chaouia ou
encore présider la Fédération Royale Marocaine d’Athlétisme, Haj Noudir s’est
déplacé tantôt avec fracas, tantôt en douceur…mais toujours en laissant une
emprunte et une marque indélébile…
N’était il pas le président de la FRMA qui a vu
éclore Aouita et El Moutawakel? Rien que ça…
Il a représenté le Maroc à l’assemblée générale
de l’IAAF où le principe d’un pays une voix avait été adopté…Historique.
Oui, il était bien président de l’athlétisme
marocain en 1984…année des jeux de Los Angeles et du départ mondial et olympique
de notre sport.
Pas toujours heureux car souvent décrié, il a
tout de même duré mais aussi enduré.
Sa santé l’a laissé tomber mais sans l’abattre.
La maladie à souffert avec lui des années durant…
Mais en ce 8 décembre, je suis certain que c’est
lui qui a dit; après tout il faudra quand même partir un jour…Et il est parti».
En cette douloureuse circonstance, nous présentons nos sincères condoléances à toute sa famille, à ses nombreux amis et à tous les athlètes et sportifs affectés par cette perte cruelle.
«Nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons».