Un problème majeur de santé publique

Octobre, un mois pour sensibiliser au cancer du sein

Le cancer du sein est le premier cancer chez les femmes dans le monde. Il est en particulier de plus en plus fréquent dans les pays en développement où la majorité des cas sont diagnostiqués à des stades avancés. Un dépistage précoce reste le principal moyen de lutter contre la maladie. Il permet d’améliorer les chances de survie ainsi que l’issue du cancer du sein. Qu’en est – il au Maroc ?

Au niveau mondial, chaque année, le mois d’octobre ou Octobre Rose  est consacré à la sensibilisation au cancer du sein, afin d’attirer une plus grande attention sur la maladie, de favoriser la prise de conscience et d’accroître le soutien apporté au dépistage précoce et au traitement du cancer du sein.

La situation est fort inquiétante, puisque le nombre de cancers dont celui du sein chez la femme augmente d’année en année. En effet, la courbe des cas de maladie est exponentielle du fait du vieillissement des populations et de la transition épidémiologique caractérisée par une augmentation de la charge de morbidité et de mortalité des maladies non transmissibles comme les cancers, dont celui du sein chez la femme qui est le plus fréquent.

Des chiffres effrayants

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) estiment le fardeau mondial du cancer à 18,1 millions de nouveaux cas et 9,6 millions de décès en 2018.

Les cancers du poumon, du sein et du côlon-rectum restent les trois types de cancer touchant le plus de personnes dans le monde et figurent parmi les cinq les plus mortels.

Au niveau mondial, le nombre de femmes concernées par le cancer du sein est de 2,4 millions. Une maladie qui a causé 523 000 décès.

Une maladie qui touche une femme sur 8

Au Maroc,  52.783 nouveaux cas de cancer ont été recensés en 2018.

Les cancers du sein (10.136, 20,73%), du poumon (6.488, 13,27%) et de la prostate (3.990, 8,16%) étant les plus répandus. En revanche, 32.962 de décès ont été comptabilisés. Les cancers du poumon (6.937), du sein (3.518) et du col de l’utérus (2.465) se révèlent être les plus mortels.

S’agissant du cancer du sein et de la lutte contre cette pathologie, le mois d’Octobre est devenu au fil des ans un rendez-vous désormais bien connu, tant des professionnels de santé des secteurs public qui exercent au sein des hôpitaux et des centres de santé, mais aussi les médecins du secteur privé qui travaillent au niveau des cabinets médicaux et des cliniques privées qui participent activement à la lutte contre le cancer. C’est aussi le cas des différentes associations qui sont très présentes sur le terrain pour sensibiliser et informer les femmes sur l’importance du dépistage précoce du cancer du sein, une maladie qui  touche une femme sur 8.

Importance du diagnostic précoce

Le dépistage précoce de la maladie reste le principal moyen de lutter contre la maladie. Lorsque le cancer du sein est dépisté à un stade précoce, et si un diagnostic et un traitement appropriés sont disponibles, il y a de fortes chances qu’il puisse être très bien soigné.

Pour mettre toutes les chances de son côté, chaque femme doit procéder à un examen de ses seins. C’est ce qu’on appelle l’auto-examen régulier des seins. C’est une méthode simple qui permet de déceler d’éventuelles modifications de la poitrine. La meilleure période pour une palpation manuelle se situe entre le septième et le douzième jour suivant le début des règles. C’est aussi l’occasion de vérifier à l’aide d’un miroir si l’aspect de la poitrine a changé ou non. Important : tous ces gestes ne remplacent en aucun cas l’examen médical réalisé chez le médecin.

La médecine dispose de la haute technologie (mammographie) qui demeure le moyen le plus efficace pour dépister un cancer du sein.

Dans ce registre, il convient de noter qu’au Maroc en 2017, le nombre de femmes ayant bénéficié des consultations, des examens de radio, échographies et des biopsies qui ont permis de poser le diagnostic précoce du cancer du sein a atteint 1, 8 million femmes. Ces examens réalisés par le ministère de la santé sont gratuits et profitent en premier lieu aux femmes qui sont économiquement démunies, aux pauvres, aux veuves.

Peut – on prévenir le cancer du sein ?

Il n’existe pas de moyen sûr de prévenir tous les cancers du sein, mais on peut agir sur certains facteurs de risque qui sont connus. Parmi ces facteurs de risque, il y a ceux qui sont externes, liés à l’environnement et au mode de vie de l’individu.

Facteurs externes

La prise d’hormones, notamment lors d’un traitement substitutif de la ménopause qui aurait duré plus de 5 ans, la surcharge pondérale ou l’obésité, un excès de poids,  le tabagisme, la consommation d’alcool quotidienne, une faible consommation de fruits et légumes et la sédentarité.

Facteurs internes liés à l’individu lui-même :

L’âge de la femme, le nombre de cas cancer du sein augmente de façon considérable à partir de 45 ans, pour atteindre son apogée entre 60 et 80 ans. Il faut également souligner les antécédents familiaux, les prédispositions génétiques (existence dans l’organisme de gènes anormaux) et la naissance du premier enfant à un âge tardif, après 35 ans.

Informer – Communiquer – Eduquer

L’un des grands problèmes auquel est confronté notre système de santé réside dans le peu voire le manque d’informations et de communication. Les professionnels de santé accordent peu d’importance à cet aspect fondamental dans la prise en charge globale des patients.

La science a mis en évidence de nombreux facteurs qui interagissent dans la causalité des cancers. C’est notamment le cas pour l’allongement de l’espérance de vie, le tabagisme, l’inactivité physique, l’obésité, une mauvaise alimentation, certaines infections et le contact avec des substances toxiques présentes dans l’environnement ou sur les lieux de travail. Ces facteurs sont partagés par la plupart des maladies non transmissibles (MNT) et leur prévention permet d’éviter de très nombreux cancers. L’information ainsi que l’éducation au niveau des structures sanitaires doivent être du ressort des professionnels de santé bien formés, rodés et maitrisant leurs sujets. L’information sur le cancer doit être structurée, claire, validée et actualisée…

Les médias ont un très grand rôle à jouer dans la lutte contre le cancer du sein, en mettant des informations accessibles à celles et ceux qui désirent s’approprier des informations claires à, vérifiées et vérifiables pour en faire bon usage.

Les médias Marocains (presse écrite – audio – visuelle, électronique …) doivent tous se mobiliser pour la prévention du cancer du sein dans le cadre de de la campagne internationale de sensibilisation et de lutte contre le cancer du sein «Octobre rose».

Ouardirhi Abdelaziz

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