Venezuela : Maduro discute avec son opposition et avec Washington

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, Nicolas Maduro, le dirigeant socialiste qui, en 2013, avait succédé à Hugo Chavez à la tête du Venezuela, s’est montré entièrement disposé à renouer le dialogue avec Washington surtout après que l’administration de l’ancien Président Donald Trump qui l’avait qualifié de « dictateur » après sa réélection contestée de 2018 ait multiplié les sanctions économiques contre son pays et imposé à ce dernier un très lourd embargo pétrolier.

C’est à ce titre qu’après l’échec des discussions qu’ils avaient tenues, sous l’égide du Vatican, en République dominicaine en 2018 et, enfin, à La Barbade en 2019, à l’issue desquelles les deux parties s’étaient accusées, mutuellement, de « mauvaise foi », le gouvernement du président Nicolas Maduro et les représentants de l’opposition vénézuélienne, se disant prêts cette fois-ci à s’engager dans un processus de négociations sérieux, ont lancé, ce vendredi 13 Août, un nouveau cycle de pourparlers, sous la médiation de la Norvège et sous les auspices du gouvernement mexicain au Musée national d’anthropologie de Mexico.

Le « mémorandum d’accord » dont le contenu n’a pas été divulgué, a été signé, par Jorge Rodriguez au nom de la présidence de la république du Venezuela, et par Gerardo Blayde, en sa qualité de représentant de l’opposition vénézuélienne.

Mais si, pour l’opposition, les priorités ont trait notamment aux élections présidentielle et législative, à la libération des prisonniers politiques et à la réhabilitation des structures politiques, le gouvernement de Caracas cherche, avant tout, une reconnaissance internationale.

Aussi, en saluant chaleureusement cette initiative, les Etats-Unis, le Canada et l’Union européenne ont réitéré leur entière disposition à lever les sanctions qui pèsent sur le régime du président Nicolas Maduro en cas de réussite.

Le président vénézuélien a tenu, pour sa part, à préciser, dans une conférence de presse, qu’au cours de ces pourparlers qui débuteront le 30 Août prochain au Mexique et qui viseront à mettre fin à la crise politique et économique qui secoue le Venezuela, il sera procédé à l’ouverture d’un dialogue direct avec le gouvernement américain portant sur toutes les questions bilatérales.

Mais il convient de préciser, toutefois, que l’agenda en sept points desdites négociations n’envisage, en aucune manière, le départ du président Nicolas Maduro que l’opposition accuse d’avoir été réélu frauduleusement pour six nouvelles années en 2018.

« Nous sommes prêts, mais [les Etats-Unis] doivent cesser leur arrogance, leur haine et leur mépris » a-t-il déclaré avant d’ajouter : « j’espère qu’après cette table ronde, des canaux de contact, de dialogue et de négociations pourront être ouverts avec le gouvernement des Etats-Unis ».

Pour rappel, les relations entre Caracas et Washington sont rompues depuis que les Etats-Unis avaient soutenu, en Janvier 2019, le leader de l’opposition et ancien chef de l’Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, lorsqu’il s’était autoproclamé président de la république par intérim. Washington avait été suivie par une soixantaine de pays.

Allons-nous assister, avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche,  à des relations apaisées entre le gouvernement du Président Maduro et l’opposition vénézuélienne et à un réchauffement dans les relations bilatérales entre Washington et Caracas ?

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