Le 20 août 1953. C’est, en effet, une date qui symbolise les profonds liens entre la monarchie et le peuple marocain. Plus qu’une date anniversaire, force est de dire qu’il s’agit d’une révolution permanente dans le temps et l’espace.
En effet, c’est cette révolution, qui a précipité l’indépendance du pays, en repoussant intelligemment, bravement et victorieusement le joug du colonialisme ; en défiant la tyrannie coloniale; et depuis lors elle révolutionne la marche vers le progrès, le développement, l’émancipation, plus de justice sociale et la consolidation de l’édifice démocratique. En somme, une révolution permanente sans aucun petit somme pour bâtir le pays, renforcer les institutions, assurer le progrès, promouvoir les libertés et les droits humains, amplifier le rayonnement du royaume à l’échelle internationale, asseoir une véritable justice sociale. Le ton a été donné dès l’aube de l’indépendance, en prônant le «grand jihad» après avoir achevé la bataille du «petit jihad».
Ainsi, une constitution a été mise en place, instaurant le multipartisme et le pluralisme ainsi qu’un Parlement bicaméral à une époque où le contexte régional, en particulier, comme celui du tiers monde, en général, étaient marqués par une autre vision des choses. Cette feuille de route, révolutionnaire à cette époque, sera ainsi revue, actualisée et mise à jour chaque fois que l’évolution de la société l’exigeait pour qu’elle reste dans l’air du temps et demeure en phase avec les attentes de la population.
A ce propos, la constitution a été révisée à cinq reprises (1962, 1970, 1972, 1996 et 2011) pour aboutir au texte fondamental en vigueur aujourd’hui. Les élections locales ou législatives ont toujours été la formule permettant de donner au peuple la parole en vue de dresser un bilant d’étape et décider librement et souverainement de la conduite à tenir et de la voie à suivre pour poursuivre le chemin de l’édification et du progrès. En parallèle à cette approche participative, le train des réformes poursuivait sa marche sur de bons rails dans tous les domaines, la justice, le social, l’emploi, l’économie, la famille, les sports, l’enseignement, l’énergie, l’environnement.
Ces réformes s’accompagnent des infrastructures nécessaires et des politiques favorisant un climat des affaires pour promouvoir les investissements nationaux et étrangers, tout en assurant la stabilité du cadre étatique et la sécurité de l’espace public. En somme, le pays bouge, la société évolue et les politiques adoptées favorisent la bonne marche du train et l’évolution de la société, en dépit des conjonctures régionales et internationales. C’est le capital qu’il va falloir préserver aujourd’hui et consolider davantage son édifice pour qu’il résiste aux chocs extérieurs et autres manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du royaume. «Le pacte, ainsi scellé entre les Rois de ce pays et ses fils, sera toujours un rempart infranchissable dressé autour du Maroc pour le protéger des manœuvres des ennemis et des menaces de toute espèce. Grâce à ce pacte, nous avons surmonté les difficultés rencontrées, nous avons œuvré dans un climat d’unité, de sécurité et de stabilité et ainsi, nous sommes fiers de ce que nous avons récolté et engrangé en termes d’acquis et de réalisations.
En effet, parce que le Maroc est notre patrie, notre maison commune, il est de notre devoir à tous de le protéger et de concourir à son essor et à son développement», a souligné SM le Roi Mohammed VI dans le discours adressé à la Nation à l’occasion du 19ème anniversaire de l’accession du souverain au Trône. Ce cadrage royal rappelle ainsi les fondements et trace la feuille de route que chaque institution, publique ou politique, devrait suivre en vue de s’acquitter convenablement de ses tâches dans le cadre du «grand jihad», lancé à l’aube de l’Indépendance.
B.Amenzou