Afrique: le CESE tire la sonnette d’alarme sur les risques d’investissement

Les arguments qui plaident en faveur de l’investissement en Afrique sont multiples avec, en tête,la croissance rapide que connaît ce continent. Toutefois, les perspectives d’investissements dans cette région ne sont pas sans risques.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en cite quelques-uns dans son rapport 2016.  Derrière la croissance élevée se cachent de fortes disparités. D’abord, cette croissance n’est pas encore globalement inclusive, à l’image des inégalités constatées, de la persistance notamment de la pauvreté, ainsi que des niveaux de chômage élevés face à une population jeune. Ne faut-il pas d’ailleurs rappeler que la Banque Africaine de Développement classe près de 60% de la classe moyenne en Afrique dans la catégorie «flottante».

Celle-ci est considérée comme vulnérable aux aléas économiques et politiques, et susceptible de retomber dans la pauvreté. De plus, la croissance enregistrée durant ces dernières années demeure fragile, car encore fortement dépendante des revenus des ressources naturelles en général. Autant de facteurs capables d’atténuer le potentiel de l’Afrique en tant que marché de consommation et, par conséquent, d’influer sur les décisions des investisseurs marocains et étrangers sur le continent, estiment les experts du CESE.

Les autres menaces sont d’ordre politique. En effet, les risques sécuritaires au Sahel, à cause de l’existence de plusieurs zones de tensions où s’activent les groupes extrémistes peuvent assombrir les perspectives d’investissements dans cette région. Toutefois, le Conseil nuance en rappelant que ces zones de tension sont devenues de plus en plus localisées géographiquement.

Par ailleurs, le CESE déplore d’autres risques qui jouent en défaveur de l’Afrique.  Ils concernent le déficit en matière d’infrastructures et de logistique qui conditionnent l’attractivité des pays de l’Afrique subsaharienne. En effet, «le coût de transport et le déficit en lignes ferroviaires et maritimes directes entre le Maroc et plusieurs destinations africaines constituent une entrave au développement des relations économiques entre le Royaume et les autres pays africains». Notons toutefois que ce phénomène est moins apparent dans certains pays d’Afrique de l’Est qui ont connu des investissements importants en infrastructure grâce à la présence des investisseurs, notamment chinois.

Sur un autre volet, le Conseil tient à rappeler que la réglementation du commerce entre le Maroc et plusieurs pays africains demeure contraignante en termes de coût, au regard des droits de douane toujours élevés ou bien, en raison du retard en matière d’implémentation de certains accords dans les domaines du commerce et des investissements.

Enfin, si certains pays ont pu améliorer leur environnement des affaires, d’autres accusent des retards à rattraper, notamment en matière de corruption, d’accès au foncier, de financement et de protection des droits des investisseurs. La confiance des investisseurs repose justement sur ces aspects.

Hajar Benezha

Related posts

Top