Le principal suspect, Adil El-Atmani- 25 ans, est présenté comme un «pieux musulman » au caractère bagarreur. Comme ses complices, Hakim Dah et Abdessamed Bitar, tous trois «marchands de chaussures d’occasion», ne seraient pas des démunis. Et si le principal accusé habite le quartier populaire de Dar Bouaouda, mais provient d’une famille relativement aisée, les deux autres vivent dans des quartiers réservés aux classes moyennes (Miftah Al Kheir et Achbar).
Selon l’AFP qui cite «une source sécuritaire», Adil El Othmani «était déguisé en touriste, avec une perruque et une guitare», quand il avait fait irruption dans le café Argana. Les deux bombes ont été placées dans deux cocottes minutes, dissimulées dans une valise, selon cette source.
Depuis jeudi dernier, les enquêteurs marocains, assistés de leurs collègues américains, français et espagnols, essaient de jeter des faisceaux de lumière sur les trois suspects et leur éventuelle appartenance à une branche locale de jihadistes.
Entretemps, Al Qaïda dans le Maghreb islamique a démenti «toute implication aux attentats de Marrakech», alors que le commandement général d’Al Qaïda-mère, réuni après la mort confirmée d’Oussama Ben laden, a promis vengeance aux occidentaux et au Pakistan, coupable de «collusion avec les mécréants». Le démenti d’Aqmi répond, en quelque sorte, au soupçon émis par les autorités marocaines qui avaient assuré que « le mode opératoire de l’attentat rappelait celui adopté par Al-Qaïda » sans pour autant l’accuser officiellement.
Une cassette audio, enregistrée par Ben Laden une semaine avant sa liquidation, est promise pour bientôt par la nébuleuse terroriste dans le but, apparemment, de soutenir les révoltes arabes et d’épargner «les révolutions arabes des attentats».
S’agissant du parcours du principal suspect, une source du ministère portugais de l’Intérieur a affirmé qu’il «avait été contrôlé au port de Leixoes (nord) à l’occasion d’une opération de routine».
Son arrestation avait à l’époque été motivées par «un acte d’immigration illégale, sans référence à de quelconques mandats nationaux ou internationaux », selon la même source.   Signalons, enfin, que plusieurs milliers de Marocains, des résidents étrangers dans le Royaume et des amis du Maroc se sont retrouvés, samedi à la place mythique de Jamaâ El-Fna.
«Tous autour d’un jus d’orange» était le slogan de cette opération qui «se veut une action spontanée de solidarité avec les victimes de l’attentat terroriste qui a visé le café «Argana» et de mobilisation pour que la place Jamaâ El-Fna, poumon touristique de Marrakech, retrouve son dynamisme habituel». Des gerbes de fleurs ont été déposées à la mémoire des victimes et en solidarité avec leurs familles.