Le dernier rapport de Bank AL Magrib (BAM) sur la politique monétaire en 2019 prévoit une baisse de la croissance liée étroitement à la chute de la production céréalière annoncée cette année et à l’affaiblissement de plus important de la demande étrangère adressée au Maroc.
Selon les projections de BAM, la progression du PIB national se situerait à 2,7% en 2019 pour s’établir à 3,9% une année plus tard. L’inflation afficherait une baisse pour passer de 1,9% en 2018 à 0,6% à fin 2019 et à 1,1% en 2020. L’inflation sous jacente devrait baisser à 0,8% pour s’accélérer à 1,4% en 2020.
Les scénarii de la banque centrale restent en grande partie marquer par plusieurs incertitudes qui peuvent changer la projection centrale. Dans tous les cas de figure, l’on table sur une baisse de la croissance nationale qui demeure intimement liée aux conditions climatiques et des perspectives d’évolution des activités chez les principaux pays partenaires notamment ceux de la zone euro.
Ainsi, tenant compte d’une prévision de la production céréalière de 60 millions de quintaux pour cette saison 2018/2019 et celle d’une campagne agricole dite normale en 2019/2020, la valeur ajoutée agricole devrait reculer à 3,8% en 2019 pour augmenter à 6% l’année qui suit. Pour leurs parts, les activités non agricoles afficheraient une croissance successive de 3,4% et de 3,8%.
Du côté des exportations, BAM annonce que leur rythme devrait ralentir à 4,8M en 2019 à cause de la décélération des ventes de la construction automobile. Parallèlement, la progression des importations devrait suivre la même tendance pour passer de 2,9% durant l’année en cours à 3,2% en 2020. Cela s’expliquerait par les probables allégements de la facture énergétique la baisse des achats des biens d’équipement. Les recettes voyages et RME devraient à leur tour se situer à 3,1% et 3,5% en 2019 et à 4% l’année prochaine. Par conséquent, le déficit courant devrait s’alléger entre 2019 et 2020 soit respectivement 4,1% et 3,4%. Dans le même horizon de prévision, les flux des IDE se stabiliseraient à 3,4%. Les avoirs extérieurs vont se renforcer pour se situer à 239,4 milliards de dirhams en 2019 et 235,7 milliards de dirhams en 2020 soit plus de cinq mois d’importations de biens et services. Ainsi, l’évolution des projections des autres variables, notamment des avoirs extérieurs en particulier restent tributaires de la concrétisation des entrées de dons du CCG et de la réalisation de deux sorties consécutives du Trésor à l’international, indique BAM dans son rapport sur la politique monétaire en 2019.
Quant au déficit liquide BAM prévoit un creusement de 69,7 milliards de dirhams en 2018 à 70,6% MMDH à fin 2019 et à 84,8 MMDH en 2020. Le taux de change s’apprécierait puis se déprécierait successivement entre 2019 et 2020.
Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire se creuserait davantage à 4,1% du PIB en 2019 après 3,7% du PIB en 2018. Cela s’explique par la hausse notable des dépenses de fonctionnement. En 2020, il s’atténuerait à 3,5%, sous l’effet principalement des efforts de mobilisation des ressources.
Fairouz El Mouden
Prix des matières premières et inflation
Prix des matières premières énergétiques Soutenus par la réduction de l’offre, notamment celle de l’OPEP, et par la baisse à la fin du mois des stocks américains, les prix du pétrole ont poursuivi leur redressement en février, le prix du Brent s’étant établi à 64,13 dollars le baril, soit une progression de 8,2% par rapport à janvier. Il ressort toutefois en léger repli de 2% en glissement annuel. Pour sa part, le cours du gaz naturel sur le marché européen a accusé une nouvelle baisse de 17,3% d’un mois à l’autre et de 10,6% en glissement annuel. Les prix des matières premières non-énergétiques ont continué de baisser en février, avec des replis de 9,6% en glissement annuel pour les métaux et minerais et de 5,4% pour les produits agricoles. Pour ce qui est du blé dur en particulier, son prix a rebondi de 4,4% d’un mois à l’autre et affiche en variation annuelle une hausse de 14%. Sur le marché du phosphate et engrais, les cours ont poursuivi leur recul en février avec des taux de 6,5% à 357,4$/t pour le DAP, de 3,1% à 344$/t pour le TSP et de 3,6% à 250,6$/t pour l’urée. Le prix du phosphate brut est demeuré toutefois inchangé à 102,5$/t de même que celui du chlorure de potassium à 215,5$/t. En variation annuelle, les données font ressortir, d’une part, des hausses de prix de 24,2% pour le phosphate brut, de 7,5% pour le TSP et de 7,8% pour l’urée et d’autre part, une baisse de 3,4% pour le DAP et une stagnation pour le chlorure de potassium. l’inflation dans la zone euro s’est légèrement accélérée en février, passant de 1,4% à 1,5%. Par pays, elle est ressortie à 1,6% après 1,4% en France, à 1,1% après 0,9% en Italie, à 1,1% après 1% en Espagne et est restée stable à 1,7% en Allemagne. Pour ce qui est des autres principales économies avancées, la hausse des prix à la consommation a ralenti de 1,6% à 1,5% aux Etats-Unis alors qu’au Royaume Uni et au Japon, les dernières données demeurent celles de janvier et indiquent des replis à 1,8% et à 0,2% respectivement. Au niveau des pays émergents, l’inflation a marqué en février une accélération de 5% à 5,2% en Russie, de 20 3,8% à 3,9% au Brésil et de 2% à 2,6% en Inde. Elle a poursuivi en revanche son recul en Chine, revenant de 1,7% à 1,5%.