La tombée de neige que subit notre pays, ces temps-ci est phénoménale. Hormis des régions qui ont l’habitude de revêtir cet épais manteau blanc, notamment au moyen-atlas ou encore au sud-est du territoire national, certains lieux se sont étonnamment vu blanchir le visage de fond en comble et à des cadences, de plus en plus, intenses. Du jamais vu !, diraient, non sans appréhension, les habitants de ces recoins qui sont beaucoup plus pris par la panique que par l’émerveillement.
Il est bien évident que, vu cet aspect insolite qui assiège ces multiples contrées du royaume, les citoyens se donnent libre cours à leur émotion face à cette blancheur inhabituelle. Des soupirs d’exaltation sont émis, par-ci, par-là, au cœur de cet enneigement trempé de rafales. On a bien tendance, par moments, d’effleurer un certain romantisme qui s’empare des âmes emportées par les splendeurs de la nature. Ce phénomène ne cesse de couvrir une bonne partie de l’arrière-pays, en particulier.
Cependant, toute cette sublimité se transforme en véritable cauchemar dans plusieurs patelins qui sévissent sous l’atrocité de la neige. Des villages et des douars reculés sont entièrement ensevelis, mettant en péril des vies humaines et exterminant le cheptel givré par le froid fatal. Des nomades dispersés et enclavés se perdent dans le néant impitoyable. Des ménages endoloris grelottent dans les cîmes et les versants des montagnes glaciales, cernés de toutes parts et à la merci du pourrissement.
Des chefs-lieux et environs endurent le calvaire, tels Midelt, M’rirt, Khénifra, Zagora, Tinghir… Des routes nationales, sans parler des secondaires voire des tertiaires, sont complétement coupées, entravant le flux, plus spécialement dans des tronçons à fortes circulations comme Ouarzazate/Marrakech, à titre d’exemple. Ceci étant, la météo annonce des intempéries encore plus cruelles, ce qui rendra la vie des centaines de milliers de compatriotes encore plus infernale.
Il va donc falloir de redoubler d’efforts pour venir en aide aux concitoyens abattus par la cruauté de la nature dans les régions montagnardes les plus frappées. Le devoir impératif, la solidarité nationale et le civisme humain sont vivement sollicités, à commencer par l’Etat dont cette mission devra constituer une priorité majeure et les différentes composantes de la société, à leur tête les couches aisées qui doivent faire preuve de disponibilité et de générosité à leur égard.