Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi
La 4ème édition du Forum diplomatique d’Antalya, (ADF-2025), qui s’est ouverte jeudi 12 Avril dans la station balnéaire turque d’Antalya et à laquelle ont été invitées plus de 4.000 personnes dont 20 chefs d’Etat et de gouvernement provenant de 140 pays parmi lesquels le président de Syrie, par intérim, Ahmed Al-Charaa, 70 ministres et chefs des diplomaties de plus de 50 pays ainsi que les représentants d’environ soixante organisations internationales de haut niveau, a été placée sous le thème : «Restaurer la diplomatie dans un monde fragmenté».
Les travaux de ce forum vont s’étaler sur plus de 50 sessions qui seront consacrées à des questions ayant trait à des sujets majeurs de l’agenda mondial comme le changement climatique, la lutte contre le terrorisme, l’aide humanitaire ou encore la numérisation, la sécurité alimentaire, voire même l’intelligence artificielle.
Dans l’allocution donnant le coup d’envoi des travaux de la première rencontre, qui porte, essentiellement, sur la situation, en Syrie, après la chute de Bachar al-Assad, et à laquelle a été conviée le président de Syrie, par intérim, Ahmed Al-Charaa,, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui soutient fermement la coalition «islamiste» qui dirige, désormais, le pays et qui n’a pas cessé de dénoncer le fait que la conduite «barbare» d’Israël vis-à-vis de Gaza est celle d’un «Etat terroriste», s’en est violemment pris à l’Etat hébreu.
Accusant l’entité sioniste d’essayer de « dynamiter la révolution du 8 décembre en attisant les différences ethniques et religieuses en Syrie et en incitant les minorités du pays à s’opposer au (nouveau) gouvernement », le chef de l’Etat turc qui reproche, à ce titre, à l’Etat hébreu, de «menacer directement la stabilité de la région (…) avec ses attaques contre le Liban et la Syrie» a ouvertement déclaré qu’il ne permettra pas «que la Syrie soit entraînée dans un nouveau tourbillon d’instabilité (car) le peuple syrien en a assez des souffrances, de l’oppression et de la guerre».
Au cours de l’entretien qu’il a eu, en tête-à-tête, avec le nouveau dirigeant syrien, le président Recep Tayyip Erdogan a promis, à son hôte, que la Turquie va poursuivre «ses efforts diplomatiques pour lever les sanctions internationales» qui frappent la Syrie et insisté sur la « nécessité» de «revitaliser la coopération commerciale et économique» entre les deux pays.
Sachant, enfin, que, selon l’AFP, Ankara serait en train d’établir des «positions militaires» en Syrie – dont une «à l’intérieur de la base T4» – cette base aérienne de la province de Homs qui avait été visée, la semaine dernière, par des frappes israéliennes, lorsqu’après avoir décidé d’intensifier ses frappes meurtrières en Syrie, l’armée israélienne avait fait une incursion terrestre dans le sud du pays, il est donc clair que l’influence que pourrait exercer Ankara sur les nouvelles autorités syriennes inquiète fortement Israël et ce, d’autant plus que Tel Aviv et Ankara n’étaient pas parvenus à accorder leurs violons lors de leur rencontre, de mercredi dernier, en Azerbaïdjan, qui avait été consacrée à la prévention d’un risque d’escalade en Syrie. Alors, attendons pour voir…