Mehdi Qotbi, président de la FNM
Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef
Le secteur muséal n’est pas à l’abri de la crise inédite ayant frappé les quatre coins de la plante. En effet, les musées ont fermé leurs grandes portes au public suite aux mesures prises par le gouvernement pour endiguer la pandémie. «Cette crise a fortement impacté le secteur culturel et notamment les musées qui sont fermés depuis plus de quatre mois. A la Fondation Nationale des musées, nous avons poursuivi nos efforts pour mener à bien notre mission qui est de maintenir un lien avec les Marocains, malgré le confinement imposé par le gouvernement», nous explique le président la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi.Il va sans dire que la crise sanitaire a mis à nu le secteur culturel ainsi que la profession dans son ensemble. D’où l’urgence de penser à un nouveau modèle culturel répondant aux attentes des professionnels et acteurs des métiers artistiques. «Tous ces métiers de l’art (Peintres, sculpteurs, illustrateurs, conservateurs de musées, écrivains, musiciens, cinéastes…) ont besoin d’un accompagnement et de soutien de la part des institutions concernées car ces artistes et leurs créations sont les témoins de notre époque, les gardiens de notre identité. Il serait, à mon sens, indispensable de réfléchir à un nouveau modèle culturel inclusif, innovant et créatif», affirme le président de la FNM.
Al Bayane : La culture et les arts ont été fragilisés par la pandémie. En fait, quelles sont les mesures qui ont été prises par la Fondation nationale des musées pour sauver le secteur muséal?
Mehdi Qotbi : Cette crise a fortement impacté le secteur culturel et notamment les musées qui sont fermés depuis plus de quatre mois. A la Fondation Nationale des musées, nous avons poursuivi nos efforts pour mener à bien notre mission qui est de maintenir un lien avec les Marocains, malgré le confinement imposé par le gouvernement. Nous avons privilégié les rapports avec le grand public à travers une communication complètement digitale, en apportant la culture chez les gens avec un musée virtuel qui regroupe l’ensemble de nos expositions événements car l’essence même de l’art est le partage. Durant le confinement, les équipes ont travaillé à l’organisation des expositions futures mais aussi à l’ouverture de nos prochains musées réhabilités pour un déconfinement culturel spécial.
Comme vous le savez, la crise due au Coronavirus a mis à nu l’ensemble du secteur culturel et artistique dont le grand nombre des métiers et des activités souffrent de l’informel. D’après vous, est-il temps de structurer ce secteur dont les retombées seront bénéfiques sur l’économie nationale?
Le secteur culturel et artistique regorge d’une multitude de métiers qu’il faut préserver et valoriser tant ils sont essentiels à notre culture et à notre patrimoine. Peintres, sculpteurs, illustrateurs, conservateurs de musées, écrivains, musiciens, cinéastes… Tous ces métiers de l’art ont besoin d’un accompagnement et de soutien de la part des institutions concernées car ces artistes et leurs créations sont les témoins de notre époque, les gardiens de notre identité. Il serait, à mon sens, indispensable de réfléchir à un nouveau modèle culturel inclusif, innovant et créatif.
Afin de venir en aide aux artistes et aux secteurs culturels touchés par la covid-19, la FNM débloquera une enveloppe budgétaire de 6 MDH avec l’appui du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports qui a octroyé un budget de 2 MDH. Qu’en est-il de cette initiative?
Depuis sa création, la Fondation Nationale des musées s’est engagée à mettre en valeur le patrimoine national et à soutenir les arts et les artistes. Cette initiative, portée aujourd’hui à 8MDH grâce à la contribution solidaire du ministère de la Culture de la Jeunesse et des Sports, vise à soutenir ce secteur fragilisé par la crise sanitaire et à renforcer la cohésion sociale par l’acquisition d’œuvres d’art d’artistes marocains. Par cette action, nous souhaitons soutenir et encourager l’émergence de la scène artistique marocaine.
Quelles sont les grandes lignes de votre programmation pour la reprise?
Nous souhaitons vraiment marquer notre retour sur la scène culturelle avec une programmation résolument marocaine. Nous avons prévu une exposition inédite qui retracera deux courants qui ont marqué la scène artistique marocaine : le moderne et le contemporain.
Cette exposition proposera, pour la première fois, un parcours des artistes des écoles qui ont marqué ces courants au Maroc, tels que Miloud Labied, Fatima Hassan, Farid Belkahia, Mohamed Melehi, Kacimi… Les œuvres qui seront exposées proviennent des collections du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports et de l’Académie du Royaume du Maroc. En parallèle à ce rendez-vous historique, nous proposerons également une exposition hommage au peintre Jilali Gharbaoui.
Par ailleurs, la Fondation nationale des musées poursuit son ancrage dans les régions. Tanger sera enrichie d’un nouveau musée à la rentrée prochaine, ainsi que deux nouveaux musées ouvriront après restauration; le musée du patrimoine à Tétouan et celui de la musique à Meknès.
