Tensions commerciales internationales
Kaoutar Khennach
Après plusieurs semaines de turbulences dictées par les tensions commerciales internationales, les marchés financiers mondiaux retrouvent un semblant de sérénité. À l’instar des grandes places boursières mondiales, la Bourse de Casablanca a profité d’une éclaircie venue de Washington relative notamment à la suspension, pour une période de 90 jours, des droits de douane imposés à 75 pays. Cette décision, annoncée récemment par le président américain, a immédiatement rassuré les investisseurs et ravivé l’optimisme sur les marchés.
La séance du jeudi 10 avril a ainsi été marquée par un net rebond à la Bourse de Casablanca. L’indice MASI (Moroccan All Shares Index), principal baromètre du marché, a enregistré une progression de près de 6%, atteignant 16.973,37 points. Une performance en ligne avec la dynamique positive observée sur les autres marchés internationaux, de Tokyo à Wall Street, en passant par les grandes places européennes. Toutefois, Malgré la suspension des surtaxes américaines, le MASI a signé lors de la dernière séance de la semaine soit vendredi 11 avril, une baisse de -1,87%.
Bien que la Chine demeure exclue de cette mesure, la décision bénéficie à un grand nombre de pays partenaires, dont le Maroc. Cette trêve douanière offre aux investisseurs une fenêtre d’opportunité pour reconfigurer leurs stratégies d’allocation d’actifs dans un contexte économique mondial encore incertain.
Plusieurs entreprises cotées sur la place casablancaise ont immédiatement réagi à cette annonce. Des titres comme Marsa Maroc, SNEP et Managem ont connu des envolées proches des 10 %, profitant pleinement de l’enthousiasme retrouvé du marché. Ces sociétés, actives dans les secteurs portuaire, chimique et minier, sont particulièrement sensibles aux évolutions du commerce international. Leur forte reprise témoigne de la confiance retrouvée des investisseurs dans les fondamentaux économiques du pays.
D’autres entreprises marocaines, bien que moins spectaculaires dans leur rebond, ont également démontré leur résilience. Certaines ont même affirmé que, selon leurs secteurs d’activité, elles parviennent à amortir l’impact des politiques douanières sur leur rentabilité et leur valorisation boursière.
Avec les trois mois de répit douanier, les analystes estiment que le marché marocain pourrait renouer avec cette trajectoire haussière. Il s’agit désormais pour les investisseurs d’exploiter ce moment d’accalmie pour repositionner leurs portefeuilles sur des secteurs moins exposés à la guerre commerciale entre grandes puissances, et potentiellement plus résilients face aux secousses géopolitiques.
Si la suspension annoncée n’est que temporaire, elle rappelle la volatilité inhérente à l’économie mondialisée actuelle. Pour les marchés émergents comme celui du Maroc, la diversification sectorielle, l’orientation vers l’innovation, et la consolidation des partenariats commerciaux sud-sud pourraient constituer des leviers de stabilité à long terme.