La fable animalière!

«Tous les animaux sont égaux, certains le sont plus que d’autres !», disait George Orwell dans sa dystopie allégorique, «La ferme des animaux». Ce roman satirique du siècle précédent fustige toute  forme d’autocratie et met à nu les paradoxes de l’égalité de la menterie.

Le romancier britannique, révolté par les tyrannies du régime stalinien, ne savait, sans doute pas, qu’il allait aussi assimiler sa fable animalière à d’autres similitudes dans le monde d’aujourd’hui. Au Maroc, par exemple! A première vue, on a plutôt l’impression que tout se conforme à une réglementation égalitaire, dans la grande «ferme»!

Depuis bien longtemps, on sécrétait, peut-être, les règles les plus avancées, dans le sillage de l’engagement irréversible vers la démocratie. On cumulait les textes les plus apparentés, dans le répertoire éloquent du modèle de gouvernance… Mais, dans le concret, tout l’effort déployé tombe à l’eau, dès que ces mêmes lois se mesurent à plus fort qu’elles. On n’a nullement froid aux yeux de les piétiner, un peu partout dans les rouages de la vie quotidienne. On a beau crier scandale pour tel ou tel manquement, nul ne peut tenir tête à pareil agissement entaché d’outrecuidance. La loi de la jungle, serait-on tenté de dire!

A quel sort devrait-on s’attendre si les lois sont bafouées, après les avoir épluchées, scrutées et décrétées dans les différentes instances? A quoi servent les diverses Institutions de l’Etat quand on les accule à devenir des coquilles vides, à la merci des prédateurs? Depuis déjà plus de six décennies, au lendemain de la décolonisation, on s’efforçait, bien avant nombre de nations libres, de mettre sur pieds les fondements d’une contrée civile résolument tournée vers les ingrédients d’un État de Droit et d’Institutions. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts pour parvenir à ces desseins, sans grand succès!

Plus de six décades dans la vie d’une nation aux traditions ancestrales, ce n’est pas assez pour asseoir un mode de gestion plus égal et juste, rétorqueraient certains. Certes, des nations telles la France ou encore le Royaume-Unis en avaient bien davantage dans leur parcours pour accéder à un tel degré d’égalitarisme, au service de tous et pour tous. Toutefois, il semble que nos points d’appui sont déjà faussés, non pas par la velléité des Institutions qu’on peut toujours fortifier, mais par cette volonté narquoise de faire semblant de se doter d’un «système démocratique» bassement contredit par une mainmise feutrée.

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